COVID-19 : au fil du temps (janvier 2020-octobre 2022) : Remarques et pensées

(par Rémy Gillet, citoyen)

 

Début janvier 2020 : apparition du virus dans le discours de l’OMS (le 12) : nos médias commencent à en parler ; mais cela reste perçu comme lointain

 

22 janvier : en Chine, la ville de Wuhan est mise en quarantaine… Le docteur Li Wenliang tombe malade : il avait lancé l’alerte dès le mois de décembre et avait alors été arrêté et accusé par les autorités de propager de fausses rumeurs ; bref, rien de nouveau dans l’Empire du Milieu : le PCC reste bien lui-même… et bien aux manettes…

 

24 janvier : premiers cas en France : le discours des médias devient plus alarmant : comme beaucoup, je trouve qu’on en fait trop pour une maladie qui ne semble pas plus dangereuse que la grippe saisonnière

Du reste, depuis quelques jours, « l’affaire Mila » fait aussi la une, avec des prises de position alambiquées de certains politiques qui pourraient prêter à rire si elles n’étaient pas aussi tragiques pour Mila en particulier et pour la laïcité en général !

 

30 janvier : on commence à rapatrier des Français travaillant en Chine : ils sont mis en quarantaine et certains riverains des lieux de quarantaine ne sont pas bien contents

 

6 février 2020 : décès du docteur Li Wenliang : cela suscite l’indignation des populations chinoises ; le pouvoir central y sacrifie quelques pouvoirs provinciaux : contrairement à l’opinion de certains,  je suis convaincu que le PCC n’est pas près de perdre la main

 

14 février : nouvelle éclipse de l’épidémie avec « l’affaire Griveaux » : le plus comique est ici dans l’indignation de la classe politique quant à ce qui arrive à ce pauvre garçon ; car cela en dit long sur les valeurs qui la conduisent ! Griveaux a peut-être eu des qualités ; mais comment peut-on l’imaginer en homme politique fiable vu la légèreté dont il a fait preuve ? Car enfin, il s’est bien donné des verges (c’est le cas de le dire) pour se faire battre !

 

Mi-février-fin février : l’Italie du Nord (Milan et ses environs) devient un foyer épidémique notoire : la faute au foot, paraît-il

 

Fin février-mi-mars : plusieurs foyers sont repérés dans l’Oise, le Morbihan, la Haute Savoie et surtout à Mulhouse : la faute à un rassemblement évangélique, cette fois-ci ! L’inquiétude commence à se faire sentir : lors de mes pérégrinations dans les Alpes et en Bourgogne-Franche-Comté (du 2 au 14 mars), il devient de plus en plus rare de se faire la bise, y compris familialement… Mais il est vrai que, dans les médias, les constats, commentaires et supputations en boucle deviennent de plus en plus anxiogènes…

 

11 mars 2020 : l’OMS finit par reconnaître qu’il s’agit d’une pandémie : il serait temps !… Et chez nous, les EHPAD suspendent toute visite aux anciens : cette rupture des liens, si importants pour eux, est brutalement imposée  : c’est oublier ici que l’humain est un animal social ! Et cela m’interpelle aussitôt : car enfin, « nos vieux » vont peut-être échapper au covid-19 ; mais ils risquent bien de mourir d’ennui !

En même temps, officiels ou pas, les discours sur les masques commencent à pointer l’état d’impréparation où se trouve le pays ; cependant, on peut légitimement penser que les « gestes barrière » sont suffisants pour se protéger ; du moins si tout le monde s’y met.

 

12 mars puis 16 mars : discours présidentiels : hormis la bouffe et la santé, voici l’économie mise au ralenti (avec le télétravail) et même à l’arrêt (dans les secteurs « non indispensables » ou jugés comme tels)… Jouant « en même temps » les rôles de père de la nation et de chef de guerre, Macron ne parvient ni à vraiment rassurer ni à franchement convaincre : la faute au maintien du 1er tour des municipales, dit-on (c’est vrai que le maintenir si la situation est grave à ce point n’a guère de sens)… Mais pour ma part, je trouve surtout vraiment insupportable qu’on nous prenne pour des enfants à qui l’on essaie de faire peur : « reste bien confiné, mon petit, sinon, le vilain covid-19 va venir te manger »… Cela étant, je vais accepter le confinement qui nous est imposé sans trop barguigner…

Sauf que certaines dispositions semblent bien arbitraires, vexatoires ou contreproductives : supprimer les marchés en plein air paraît ainsi un cadeau fait aux grandes surfaces ! (et l’on peut dire la même chose à propos de la fermeture des librairies)… Et interdire la promenade en forêt, en montagne ou sur la plage revient à nier notre besoin de décompresser et finit même par suggérer qu’il ne serait pas moral de jouir de la nature alors que d’autres souffrent ! C’est là tomber dans cet « égalitarisme extrême » dont Montesquieu dit bien qu’il peut être fatal aux démocraties… Bref, au lieu de rassurer, voilà qui sème le doute quant à la gravité de la situation !  Et la question se pose alors de la façon suivante : faut-il arrêter de vivre pour ne pas mourir du covid ?

 

Fin mars : prolongation du confinement pour 15 jours : il fallait s’y attendre ; et vu ce qui se passe dans d’autres pays, on prolongera sans doute jusqu’au début mai…

Pour moi (en tant qu’auteur), c’est là une mauvaise nouvelle : les manifestations littéraires auxquelles je devais participer pour la promotion de mon bouquin sont toutes annulées, et cela jusqu’en juin compris !

 

1er avril 2020 : 4000 morts en France… 5 avril : 7500 morts en France (avec les premières remontées statistiques des EHPAD) : ça commence à interpeller ! Je pensais aller voir maman pour Pâques (le 12 avril) mais suite à diverses remarques des infirmières qui viennent s’occuper d’elle, je finis par y renoncer.

En même temps, alors que certains corps de métiers prennent des risques pour tous (entre autres, les soignants pour sauver des vies et les commerces de bouche pour qu’on ait de quoi), voici que des secteurs se mettent à tourner au ralenti ou sont presque à l’arrêt sans qu’on puisse dire que c’est bien légitime : un paquet en Chronopost, dont on m’annonçait le 2 mars qu’il allait m’être livré le 4, est toujours en rade dans le 62 ! Depuis plus d’un mois ! Dans ce cas précis, j’aimerais bien savoir sur quels critères des postiers ont jugé bon de ne pas acheminer ce paquet !… À Blois, les opticiens étant fermés, maman qui a eu une ordonnance pour se faire faire une nouvelle paire de lunettes ne peut avoir de RV ! Dans cet exemple, on peut se demander pour quelles raisons telle ordonnance médicale pourrait ne pas être honorée ! Ou pourquoi, au contraire, les pharmacies ne sont pas aussi fermées !…

Tout cela m’agace, de même que les rumeurs qui circulent sur l’origine de la pandémie : pour rire, je concocte un texte intitulé « covid-19 : trois hypothèses » auquel je vais adjoindre la première version du communiqué qu’on va rédiger au sein d’ENS (voir annexe 1)…

 

Mi-avril : le MEDEF ayant dit qu’il faudrait « rattraper le temps perdu » (et sous-entendu qu’il serait bienvenu d’alléger les contraintes environnementales), je propose à ENS de faire un communiqué pour dénoncer cette volonté de vouloir un retour à ce productivisme et à ce consumérisme forcenés qui nous conduisent depuis 50 ans vers un dérèglement climatique de plus en plus menaçant : notre communiqué, rédigé à plusieurs, passe dans Ouest-France et dans l’Orne Hebdo (voir annexe 1)…

En même temps, voici que se multiplient des dépôts sauvages : ces incivilités créées par la fermeture des déchèteries nous ont semblé en augmentation dès le début avril ; avec ENS, nous nous en inquiétons auprès des administrations et des autorités : les déchèteries de la CUA (contrairement à d’autres, du reste) ne devraient pas rouvrir avant le 11 mai : d’accord avec plusieurs élus, nous demandons à ce que cela se fasse plus rapidement ; et il va se trouver que, le 22 avril et sur ce thème, je passe au journal de 18H30 sur LMtv Sarthe… Résultat de ces démarches conjointes : la réouverture va se faire dès le 29 avril…

 

20 avril 2020 : 20000 morts en France nom de nom !… Il y a quelques jours, le président annonçait le déconfinement et la reprise de l’école pour le 11 mai… Cependant, autour de moi, je vois bien que l’inquiétude a monté de quelques crans : pas mal de gens ne sortent pratiquement plus de chez eux ; dans la rue, il y en a de plus en plus à porter un masque ; et certains vous regardent de travers si on n’en a pas… Bref, il faut le dénoncer : pour quelques cas d’indiscipline tout à fait inacceptables, le pouvoir a cherché à nous faire peur et y est globalement parvenu (indirectement aidés par certains médias et les réseaux sociaux, il est vrai)… Résultat prévisible : il me semble dès lors évident que le retour à la normale sera difficile !

 

Fin avril-début mai : ça ne manque pas ! Toutes les professions sont plus ou moins touchées ! Et c’est donc vrai du milieu enseignant que je connais encore bien : alors que pas mal de profs étaient auparavant plutôt partants pour reprendre avec les potaches en « présentiel » (c’est le nouveau mot à la mode), voilà que beaucoup se mettent à dire que cela ne va pas être possible, que c’est bien trop compliqué de faire respecter les gestes barrière à des élèves et qu’il leur faut des directives claires !

Bref, ne nous étonnons pas : les Français qu’on a pris pour des enfants se comportent comme tels ; et en font parfois même un jeu !…  Or tout cela m’exaspère : et de la part du pouvoir qui va « être en capacité » de pondre pour le secondaire une circulaire de 53 pages visant à décrire les procédures à suivre (c’est au choix ubuesque ou kafkaïen ; et à force d’ouvrir des parapluies, il y a des fonctionnaires qui dysfonctionnent grave) ; et de la part de certains travailleurs (ici des enseignants qui ne sont pas fichus de croire dans leurs capacités d’adaptation ni dans celles de leurs élèves)… Mais après tout, quand nos dirigeants ne nous font pas confiance, on ne voit pas pourquoi nous aurions confiance en nous-mêmes !

 

Total : je ne me sens pas très fier d’être français car les psychodrames dont nous donnons le spectacle témoignent de notre peur de la vie (voir fin annexe 2) : il suffit pour s’en convaincre de comparer un instant avec ce qui se passe sur le sujet en Afrique subsaharienne !… Formulé autrement, on peut aussi dire que nous avons tellement peur de la mort que nous n’osons plus vivre (voir fin annexe 2). Certes, ce n’est pas tout le monde ; mais ou bien ce sont là quelques cas isolés et les médias en parlent trop (et c’est fort possible), ou bien cela concerne une part non négligeable d’entre nous et c’est bien embêtant pour notre belle civilisation (et ça, c’est peut-être assez probable aussi). Et la solution qu’il faudra bien trouver à ces maux ?… À mon avis, elle viendra en osant avancer !… Mais on n’en est pas là !…

 

1er mai 2020 : cette fois-ci, je descends voir maman à Blois : je vais examiner avec elle des papiers administratifs et lui faire pas mal de courses ; nous y mettons bien sûr tous les gestes barrière qu’il faut ; mais se voir de visu et pouvoir bavarder nous est un vrai plaisir… Sinon, à l’aller comme au retour, personne sur la route !… À ce point, c’est grandiose !

 

7 mai : 26000 morts en France… 10 mai : 26400 morts en France : la situation s’améliore tout doucement : avec un peu de chance, on aura tous des masques quand il n’en sera plus besoin.

 

11 mai : enfin le déconfinement !… En allant à la déchèterie, le matin, je constate que la circulation automobile a plus que triplé ; et qu’un pauvre hérisson s’est fait écraser sur la chaussée ! Bref, le retour à la normale est bien en route (c’est le cas de le dire) ; et c’est à se demander si Houellebecq n’aurait pas finalement raison quand il dit : « après, ce sera comme avant, en pire ».

Le soir, nous prenons l’apéro entre voisins pour célébrer cette liberté retrouvée : en y mettant les gestes barrière, bien sûr ; mais même comme ça, ça fait du bien !

Là-dessus, le colis qui devait m’être livré le 4 mars n’est toujours pas arrivé !… Furieux de la tournure prise par les événements, j’ai commencé la rédaction d’un billet perso qui passe dans Ouest-France et dans l’Orne Hebdo (voir annexe 2)…

 

Mi-mai-fin mai : comme on pouvait s’y attendre, le retour en classe est trop souvent un vrai casse-tête : l’autorité de nos gouvernants en a pris un coup et chacun des acteurs (parents ou enseignants) est appelé à faire ce qu’il peut en conscience. Résultat : c’est souvent à qui ouvrira le plus grand parapluie et tout cela m’afflige

D’ailleurs, il en va de même pour la gym qui ne peut reprendre, même en extérieur, sauf à mettre en place un protocole tellement contraignant que c’est inutile d’y penser !… Je propose donc qu’on fasse à la place une balade regroupant des « individus volontaires et responsables » : le temps est favorable ; mais nous ne sommes pas bien nombreux à surmonter les craintes qu’on nous inocule journellement depuis près de trois mois…

Et je ne parle pas des manifestations littéraires auxquelles je devais participer qui sont à présent annulées jusque fin août ! Faire connaître mon bouquin devient de plus en plus problématique. Du coup, j’essaie de remédier à la chose en adressant des courriels à diverses revues et à des animateurs de la TV et de la radio…

Cependant, avec ou malgré les gestes barrière, la vie reprend un peu de ses droits : je fais d’emblée quelques belles randos en Perseigne ; je vais à plusieurs reprises à la librairie et à la bibliothèque ; le 20, nous mettons notre Anjou en bouteilles avec les amis (qui restent ensuite à dîner) ; les 21-24, je me rends à nouveau à Blois (où Maud nous rejoint le samedi) ; le 29, Madeleine Poux vient prendre l’apéro (et nous rattrapons notre retard de bavardage) ; le 30, je suis à dîner chez nos amis Le Maître (avec un petit Arthur qui se moque bien, lui, des gestes barrière : j’en éprouve d’abord une mini-inquiétude, c’est vrai ; mais je trouve aussi que c’est là une insouciance qui fait du bien)…

De façon plus générale, ce retour à une vie un peu moins soucieuse du covid se voit dans des comportements collectifs qui bravent les interdits gouvernementaux : c’est particulièrement le cas, aux USA puis dans bien des pays, pour ces manifs qui dénoncent la mort de George Floyd lors de son arrestation et qui vont déboucher sur d’autres manifs : en France, c’est « l’affaire Traoré » qui tient le haut du pavé ; mais il y en a d’autres en réserve presque partout dans le monde ; et même en Chine : mais là, le PCC a bien profité du covid pout se renforcer.

Pour le reste, le gouvernement aligne, en soutien à toutes sortes de branches industrielles, commerciales ou touristiques des milliards d’euros qu’il n’a pas : voilà donc l’État Providence à la manœuvre comme rarement ; et pour sauver des gens dont beaucoup le vilipendaient naguère : à ce point, l’inconséquence humaine est toujours un sujet d’étonnement et laisse mal augurer de la suite !… D’autant que les conditionnalités écologiques d’obtention de cette manne ne sont le plus souvent guère contraignantes…

 

5-7 juin 2020 : après être allé chez ma coiffeuse (port du masque et nettoyages de toutes sortes : le protocole est sûrement fatigant pour les professionnelles), je fais un nouveau séjour à Blois où maman peut enfin récupérer ses lunettes chez l’opticien !… À l’aller comme au retour, ça circule comme jamais : le taux de carbone dans l’atmosphère n’aura pas baissé longtemps !

 

12 juin : les manifs dénonçant la mort de George Floyd remettent à l’honneur le « Loving Day » et c’est pour moi une satisfaction et une émotion tant nous avions été impressionnés, Velyne et moi, par le film Loving à sa sortie en 2017… Et ça, c’est une façon honorable d’en finir (du moins pour l’instant) avec les problèmes créés par la pandémie !

 

Mi-juin : sauf qu’ils sont toujours là !… On le voit bien avec le Brésil qui s’enfonce dans une crise où l’absurde du déni le dispute au tragique des décès qui se multiplient : c’est encore pire qu’aux USA ! Et je me dis qu’on ne s’est peut-être pas montré à la hauteur chez nous mais que d’autres sont encore plus mauvais ; et en nombre !

 

Début juillet : les milliards destinés à soutenir l’économie continuent à pleuvoir ; mais sans trop tenir compte du changement climatique ; c’en est même un tel scandale que je rédige, pour dénoncer cela, un nouveau billet perso qui va passer dans Ouest-France et dans l’Orne Hebdo (voir annexe 3).

Sinon, je commence à contacter des éditeurs pour faire paraître Les Aventures du P’tit Rémy ; et mes démarches pour faire connaître mon premier bouquin ont quelques succès : interview à viàLMtv Sarthe et à RCF Orne ; quelques exemplaires déposés dans plusieurs librairies (à Blois, à Caen puis à St Cast… en attendant Le Mans et d’autres villes) ; inscription au salon du livre de Saulieu (en octobre)… Et du reste, avec moins de 1000 contaminations et moins de 100 décès par jour, le sentiment que le plus dur est passé devient tangible ; au point qu’on se fait la bise avec quelques amis !

Mais c’est peut-être une erreur : tout près de chez nous, en Mayenne, les cas de covid-19 se mettent tout à coup à augmenter : comme au mois de mai, on va pointer du doigt les abattoirs : cela arrangerait bien les défenseurs du bien-être animal ; mais il y a clairement d’autres facteurs, dont une très forte croissance de la circulation humaine (sur la route, c’est dingue !) et un certain relâchement des individus (y compris chez bibi).

Résultat : dans son discours du 14 juillet, le président Macron nous annonce que le port du masque va, à partir du 1er août, devenir obligatoire dans les lieux publics fermés : pourquoi ce délai ?… Mystère !…  Et de fait, cela le devient dès la mi-juillet dans certains secteurs.

 

Fin juillet-mi-août : il n’empêche : l’impression qu’on est sorti d’affaire domine et je fais sans crainte tout un périple : dans la Meuse (où je retrouve maman) ; puis en Bourgogne-Franche-Comté ; enfin en Bretagne (où Nicolas, Marielle et les filles sont déjà arrivés) ; j’applique avec sérieux les gestes barrière mais c’est plus par civisme que par conviction.

 

22 août 2020 : j’arrive à Blois pour tomber sur un entrefilet de la Nelle République qui concerne le « jour du dépassement » et qui vient confirmer les analyses que j’ai faites sur les dangers qui nous guettent dans les prochaines décennies : 3 bonnes semaines de gagnées grâce aux confinements imposés suite au Covid ! Cela prouve bien que nous épuisons les ressources naturelles de notre pauvre Terre et qu’il faudrait changer les habitudes de consommation des humains (et d’abord celles des plus riches d’entre eux) : le lien avec la Terre inhabitable de David Wallace-Wells est évident.

Revenant à Champfleur 2 jours plus tard, je passe au Mans pour proposer mon bouquin à la librairie Doucet ; et là, surprise : l’obligation de porter le masque y compris en extérieur au centre-ville crée une atmosphère d’irréalité qui me pousse à repartir au plus vite. Mais on vient de remonter à 5000 contaminations par jour ; et j’ai beau me dire que c’est dû à l’augmentation considérable du nombre de tests, cela jette quand-même un froid.

 

Début septembre : cependant, je fais de la résistance : en retrouvant ici ou là les amis et connaissances ; et en soutenant du mieux que je peux toutes sortes de manifestations culturelles (celles proposées par l’association  « KiKloche » ou par les Amis de St Céneri). Comme on peut en plus reprendre la gym à Bourg le Roi et comme je vais pouvoir m’inscrire à deux autres manifestations littéraires (à la médiathèque d’Alençon et au salon d’Étang/Arroux), j’ai le sentiment d’avoir une vie sociale vraiment intéressante et même intense.

 

Fin septembre-début octobre : cela se poursuit avec un nouveau séjour à St Cast : j’y retrouve mon beau-frère Pierre et je peux y rencontrer des journalistes qui vont proposer à leurs lecteurs des articles sur mon bouquin (OF et Le Petit Bleu).

 

3 octobre : 17000 contaminations au Covid dans la journée ! C’est 2 fois plus qu’à la fin mars et je commence à avoir des doutes sur la tenue des manifestations littéraires où je suis inscrit.

 

Octobre 2020 : mais tout va bien, du moins dans un premier temps : ENS peut tenir son AG (le 10) ; et les champignons « se ramassent à la pelle » (en Perseigne)…

Et puis c’est l’horreur avec l’assassinat de Samuel Paty (le 16) : le Covid passe au second plan avec une manif qui rassemble bien du monde devant la préfecture d’Alençon (le 18).

Après quoi, on retrouve une vie d’autant plus intense qu’on sent confusément que cela risque de ne pas durer : venue de Nicolas et des filles (du 18 au 23) ; descente en Bourgogne, d’abord à Saulieu (où le salon est maintenu le 25 : ça fait du bien) puis à Meursault chez mes cousines (du 25 au 29 ; avec belles balades et sauts à Dijon pour voir des amis et deux journalistes du Bien Public qui font un article sur mon bouquin).

 

28 octobre : devant des statistiques très alarmantes (52000 nouvelles contaminations le 25), nouveau discours présidentiel : cette fois-ci, nous revoici donc reconfinés à partir du 30 et jusqu’au 15 décembre ! Dans des conditions moins contestables qu’au printemps dernier, certes, mais avec des dispositions qui font une fois de plus la part belle aux grandes surfaces et à Amazon : d’où un nouveau billet perso qui va passer au moins dans l’Orne Hebdo et La Nelle République (voir annexe 4).

Cela étant, je dois dire que la façon dont les Chinois maîtrisent la situation chez eux interpelle au plus haut point : certes, on peut avoir quelques doutes sur leurs statistiques ; mais un article de L’Orne Hebdo du 21 octobre donne au problème un éclairage bien précis : dans un échange avec Arnaud Churin qui se trouve en Chine depuis plusieurs semaines pour son travail, le journaliste signataire de l’article fait bien ressortir que cette maîtrise de la situation est due à un isolement systématique des cas douteux et à un traçage permanent de tous les individus ! Et là, je serais curieux de savoir qui accepterait de telles méthodes en France.

Sauf que l’on continue bien, en haut lieu, à prendre les citoyens pour des enfants ! C’est moins net, diront certains ; je n’en suis pas si sûr !…  Mais il est vrai que la situation est à nouveau préoccupante. Résultat : tout le monde est quand même bien embêté : les mesures sont imposées verticalement, certes ; mais l’on sent bien qu’elles sont inévitables… Et de leur côté, mes cousines finiront par choisir de rester confinées sur place à Meursault…

 

1er novembre 2020 : minimum de la nuit : 15°C !… Le réchauffement climatique est bien le phénomène le plus grave qui nous guette ; mais qui veut vraiment le voir ?… Et quand je pense aux champignons qui doivent pousser à qui mieux mieux en Perseigne, cela me rend d’autant plus chagrin…

 

Novembre : comme il fallait s’y attendre, les manifestations littéraires sur lesquelles je comptais pour la fin de l’année sont bel et bien annulées… Mais après tout, cela me laisse du temps pour relancer les éditeurs afin de faire paraître Les Aventures du P’tit Rémy ; et cela va bientôt aboutir puisque je signe avec NomBre 7 éditions à la mi-novembre…

Au reste, faute de mieux, j’ai de nombreux échanges par téléphone ou internet avec n+1 parents et amis : ça fait du bien ; mais les vrais contacts nous manquent plus rapidement que précédemment et l’on relance nos petites réunions entre voisins… De la même façon, je vais à deux reprises voir maman à St Gervais.

 

24 novembre : nouveau discours présidentiel : les pétitions ont fini par porter ! Les commerces soi-disant « non essentiels » peuvent donc rouvrir sous certaines conditions (du moins une partie d’entre eux ; et me voici à commander des livres) ; quant aux déplacements de loisirs, ils voient leur durée passer à 3 heures et cela dans un rayon de 20 km : c’est valable à compter du 28 et j’en profite aussitôt pour aller aux champignons (quel plaisir !) et pour inviter à déjeuner les amis (ou me faire inviter)…

En même temps, voici que j’apprends (et cela dans la même journée du 25 novembre) l’hospitalisation et le décès de mon ami François ! C’est un crève-cœur ! D’autant qu’il ne peut y avoir de cérémonie d’obsèques normale !

 

15 décembre 2020 : fin du confinement ; mais début du couvre-feu à 20 heures ! En fait, c’est un confinement déguisé ; mais avec 20000 nouveaux décès à déplorer en un peu plus d’un mois et avec 20 à 25000 nouvelles contaminations par jour, il faut bien avouer que la situation n’est pas bonne du tout et que les autorités politiques auraient presque droit à un satisfecit pour la façon dont elles résistent aux pressions d’une bonne partie du monde médical !… Sans compter que n’est guère rassurant ce qui se passe chez nos voisins (y compris outre Rhin).

Cela étant dit, nos gouvernants nous traitent toujours comme des enfants : papa Macron nous accorde donc un traitement de faveur pour Noël (pas de couvre-feu) mais pas pour le Nouvel an (réveillonner avec les amis sera donc interdit ; à moins de les coucher).

 

Et nous voici en 2021 !

 

Début janvier : le couvre-feu passe de 20 heures à 18 heures dans certains départements… Cela va être généralisé à la mi-janvier ! Résultat : plus question d’aller boire un pot à la fin du boulot ni même de prendre l’apéro chez des amis ! C’est encore un tour de vis à la convivialité et une punition de plus infligée aux animaux sociaux que nous sommes ! Comment peut-on, là-dessus, s’étonner du mauvais état psychologique de la population ?…

Et c’est le début de la vaccination !… Présentée comme le graal, elle a bien du mal à trouver le rythme un peu élevé qu’il lui faudrait atteindre pour être efficace ! Et nous autres Français, nous avons même l’impression d’être « en dessous du minable » : d’abord par la lenteur que mettent les autorités à démarrer (vivent les lourdeurs administratives !) ; et aussi par l’incapacité de nos labos à être au niveau de ce qui se fait ailleurs (vivent les coupes sombres dans les rangs de Sanofi !)… Et quand on voit les Britishs plastronner juste après l’entrée en vigueur du Brexit, on peut se poser des questions sur l’efficacité de l’Europe…

À vrai dire, j’imagine assez bien l’incroyable foire d’empoigne qu’aurait été le chacun pour soi ; mais cela ne dédouane pas la Commission Européenne d’une « certaine légèreté » dans sa façon de passer commande auprès des grands groupes pharmaceutiques…

Qui plus est, voici que des variants font leur apparition un peu partout !… et qui seraient plus contagieux !… et aussi plus léthaux !… et sur lesquels les vaccins seraient moins efficaces !… Bref, alors même que le phénomène n’a rien de nouveau (et qu’il ne soit pas intervenu plus tôt est d’ailleurs étonnant), on n’en finit pas d’affoler les populations ; et c’est à se demander si ce n’est pas là un mode de gouvernement.

Mais à trop souvent manier des « éléments de langage » et réfléchir à haute voix devant des micros, nos élites se prennent parfois les pieds dans le tapis : elles auraient là de quoi se remettre en cause !  Sans compter que les complotistes de tout bord en ont du grain à moudre !

 

Fin janvier-mi-février 2021 : ayant plus de 75 ans, j’essaye à plusieurs reprises de me mettre sur les rangs pour me faire vacciner : en vain !… Je m’y attendais et n’en suis pas trop déçu ; d’autant que je trouve qu’on fait dans une précipitation problématique : le manque de recul par rapport aux effets indésirables est quand même bien réel ! Résultat : je mange un peu plus de poisson gras et me fais prescrire de la vitamine D : il paraît, de plusieurs sources, que ça protégerait des formes graves du Covid !

 

En attendant, une invraisemblable cacophonie s’est emparée des médias : mais à vrai dire, si certains d’entre eux en sont les coresponsables, beaucoup d’autres me semblent plutôt refléter les effets de la communication de nos gouvernants et conséquemment la frénésie de ces citoyens ou soi-disant tels qui se croient prioritaires : les effets de la pénurie sont une fois de plus révélateurs des égoïsmes bien compris ; et ceux-ci ont vite fait de se trouver de bonnes raisons de réclamer…

Cela étant, les contorsions langagières sont parfois stupéfiantes : ainsi, le docteur Xavier Lescure, de l’hôpital Bichat, a défendu l’idée d’un « auto-confinement des personnes fragiles » (France Culture journal de 12H30 le 19 février). Ayant justement souligné que c’était pour les « protéger », il a ajouté sans rire : « mais il ne faut pas que les gens se sentent mis à l’écart »… Bref, si je résume : « vous êtes confinés mais pas mis à l’écart »… Comment des décideurs peuvent-ils croire qu’un tel discours soit audible ?

 

À noter cependant que le coup d’état du 1er février en Birmanie va finir par détourner un tant soit peu les médias de l’info « tout Covid », surtout à partir du moment où la répression de l’armée devient vraiment féroce… Mais la polarisation sur le Covid va rester malgré tout très forte et l’on peut se demander à quel degré d’horreur ou de scandale il faudrait en arriver pour en finir avec cette situation…

 

Mi-février 2021 : quand même, pour se faire vacciner, on peut avoir l’impression qu’il vaut mieux habiter un pays riche et puissant (comme les Émirats Arabes Unis ou Israël qui ont déjà mis à l’abri la moitié de leur population)… Mais après tout, ce n’est peut-être pas si sûr quand on voit que l’Arabie Saoudite ou le Qatar font moins bien que la France (qui fait au demeurant aussi bien que l’Allemagne).

Bref, la situation n’est pas claire du tout et les protestations de tout bord me semblent le plus souvent fatigantes… sauf lorsqu’elles dénoncent des passe-droit un peu trop voyants (le secret médical a par exemple bon dos quand il défend la vaccination de cet ancien Président de la République qui n’appartient à aucun des groupes prioritaires).

Il n’empêche !… Voilà bientôt un an qu’on nous agite un chiffon rouge sous le nez ; et même si je dois reconnaitre que le Covid est plus grave qu’une simple grippe, consulter les dossiers de l’OMS devrait ramener nos décideurs de tout poil à un peu plus de raison : en un an, dans le monde, le Covid a fait 2,5 millions de victimes : c’est beaucoup, d’accord…Mais dans le même temps, la pollution de l’air en a fait 6,5 millions et le tabac 8 millions !… Question ; où est donc la mobilisation pour les fléaux les plus mortels ?

Pour la France, Santé Publique France nous donne respectivement 83000, 48000 et 75000 décès et jette sur le problème une lumière assez inattendue : sans doute la population française est-elle plus âgée que la population mondiale ; mais cela ne saurait suffire à expliquer l’écart statistique qui apparaît ainsi entre notre pays et le monde en général ; et il serait peut-être intéressant de sonder l’état sanitaire des Français et plus généralement des habitants des pays riches (les effets des comorbidités seraient pour quelque chose dans les écarts constatés que cela ne serait pas étonnant ; de même que nos modes de vie et de consommation).

Résultat : je suis à nouveau assez agacé par ces aveuglements et par ces dysfonctionnements pour piquer une nouvelle « colère de citoyen » (voir annexe 5).

 

Mi-février toujours : en même temps, mais avec retard, je découvre que les Britishs ont en fait été bien plus réactifs que la Commission Européenne ou que les pouvoirs publics français dans leur façon de se réserver des doses de vaccin : le cas de la start-up franco-autrichienne Valvena est éloquent : basée à St Herblain mais ayant une usine en Ecosse, cette entreprise de biotechnologie a fait savoir qu’elle pourrait développer un vaccin contre le Covid… et ce sont les Anglais qui ont été les premiers à tirer (leur portefeuille) pour l’aider à hauteur de 470 millions d’euros et donc préempter 60 millions de doses !…

Dans le même temps, il est vrai que la France va aider une autre entreprise de biotechnologie basée non loin de là (Ose Immunotherapeutics) et cela à hauteur de 5,2 millions d’euros ! Or c’est là d’un dérisoire qui me paraît bien significatif d’une façon de gouverner : on donne un « pognon de dingue » à des entreprises existantes dont on ne sait pas vraiment si elles pourront survivre dans un nouveau contexte ; mais on mégotte lamentablement là où il faudrait savoir faire des paris sur l’avenir (et sur ce plan, il faut bien avouer que les anglosaxons paraissent nettement meilleurs que nous… même s’il y aurait beaucoup à dire sur ce qu’impliquent les méthodes ainsi pratiquées).

 

Fin février-mi-mars 2021 : toujours pas le moindre créneau pour me faire vacciner !… Or la situation ne s’améliore pas du tout ; la pression des autorités de santé se fait de plus en plus forte sur le gouvernement ; et celui-ci (ou plutôt notre Macron tutélaire) ne veut rien savoir…

Percevant que cela ne va pas pouvoir durer, j’en profite : pour recevoir ou aller chez des amis (à l’apéro ou au café, et forcément le midi) ; pour faire plusieurs sauts à Blois auprès de maman (et retrouver les uns ou les autres à tour de rôle) ; et même pour revenir de Blois en passant par Le Blanc (voir Gérard et Guadalupe). Cela me permet de garder le contact et de faire connaître mon dernier bouquin.

Toujours optimiste (ou obstiné ?), je m’inscris au salon du livre de Cosne/Loire qui doit avoir lieu à la mi-mai (en fait, il est très vite reporté à la mi-septembre) et je fais le détour par Mamers en allant à Blois pour déposer mes bouquins à la maison de la Presse (accueil sympa et perspective de salon à la mi-décembre)… Clairement, je vois bien que, comme l’an passé à la même époque, les manifestations littéraires auxquelles je pouvais espérer participer pour la promotion de mes livres risquent d’être annulées jusqu’en juin compris ! Mais je dois avouer que cela ne me décourage pas ; et je passe du coup pas mal de temps en démarches (souvent conjointes avec mon cher beau-frère) pour me faire connaître et donc me faire inscrire à ces manifestations littéraires…

 

Fin mars : l’ONU a beau appeler à un « état d’urgence climatique », les preuves d’un immobilisme mortifère se multiplient : l’exemple des banques continuant de largement investir dans l’économie carbonée est évidemment édifiant ; de même que le caractère « timoré » du projet de loi « climat et résilience » qui arrive à l’assemblée… Et pendant ce temps, on bat je ne sais combien de records de chaleur dans le pays !

Résultat : je me réveille le 30 au matin avec l’idée que « la fin du monde est bien programmée » (et pourtant, je me garde de regarder les infos à la télé !)… Heureusement, je peux enfin recevoir ma première dose de vaccin l’après-midi même : ça remonte le moral…

Là-dessus, nouveau discours présidentiel le 31 mars : comme d’habitude, je refuse de l’écouter le jour même et c’est sans surprise que j’apprends le lendemain que nous allons à nouveau être confinés : l’idée de rassembler les vacances scolaires des 3 zones pour les incorporer à ce confinement est assurément bonne : suggérée depuis plusieurs semaines par diverses instances,  cette disposition va sans doute permettre de diminuer le nombre de décrocheurs et c’est une bonne chose… Cela suffira-t-il ?… Peut-être pas vu la virulence des variants qui touchent de plus en plus les jeunes depuis deux mois. Mais c’est au moins déjà cela !

 

Avril 2021 : conséquence de ce « confinement allégé » : je peux encore aller voir maman à Blois ; mais pas question d’aller à St Cast avec mes petites filles ! Heureusement, comme leurs chers parents travaillent, je vais pouvoir aller jusqu’à Ste Agnès pour faire le grand-père aidant (ça, c’est parfaitement licite) : j’y suis donc du 18 au 25 et je vais en profiter pour voir un peu de monde sur place : et d’abord ma cousine Colette (mon cousin François vient de décéder fin mars d’un cancer du pancréas !) ; puis un journaliste du Dauphiné qui va me faire un article sur mes bouquins ; et aussi Emmanuelle Place et son compagnon Alain…

Sinon, voici qu’après la vague de chaleur de la fin mars, se mettent à pleuvoir des records de froidure ! Les fruitiers et les vignes sont particulièrement touchés… Si l’on ajoute à cela le déficit pluviométrique qui va concerner le mois tout entier dans notre secteur, on devrait percevoir combien les changements climatiques sont potentiellement bien plus graves que la pandémie qui nous accable… Mais qui le voit vraiment ?

 

15 avril 2021 : 100000 morts en France nom de nom !… Et 35000 nouvelles contaminations par jour en moyenne depuis plusieurs semaines !… Bref, ça galope toujours : certains prétendent que c’est la faute aux vaccins qui n’arrivent pas assez vite (sans parler des nouvelles anxiogènes concernant l’Astra-Zeneca) ; mais ne fallait-il pas s’y attendre ?…

À vrai dire, il faut chercher ailleurs : autant le pouvoir m’avait semblé plutôt bien gérer la situation fin 2020, autant l’obstination de Macron à ne pas reconfiner a mis depuis un bon mois « la patrie en danger » (il suffit de comparer l’évolution de la situation des principaux pays d’Europe pour s’en convaincre)… Bref, après avoir joué le rôle de chef de guerre et de père de la nation, notre président s’est fourvoyé en jouant au « super-épidémiologiste » : la faute à cette conception verticale qu’il a du pouvoir ?… C’est assez vraisemblable !

 

Fin avril-début mai : recevant ma deuxième dose de vaccin le 27 avril, je me sens un peu plus à l’aise dans mes mouvements ; d’autant que le énième discours de notre président (à la presse régionale cette fois-ci) nous annonce qu’on va enfin pouvoir bouger…

Pendant ce temps, on nous dit et redit en boucle que la pandémie flambe comme jamais en Inde : c’est vrai depuis la mi-avril ; et c’est vrai que le pays semble bien avoir des difficultés réelles… Mais en même temps, les nombres avancés font état d’une morbidité et d’une mortalité finalement moins élevées en proportion que chez nous !… Et cela reste vrai si on les multiplie par deux !… Je serais du coup bien curieux de savoir pourquoi l’Inde nous est ainsi montrée du doigt

 

Début-mai-début juin : même si les contaminations sont toujours hautes (à la mi-mai, ça tourne encore autour de 15000 cas par jour), la pente descendante et l’effort de vaccination autorisent un optimisme mesuré et je participe volontiers à la manif pour le climat (le 8 mai) pour dénoncer la tiédeur des mesures envisagées par la loi « climat et résilience »…

Et je bouge même pas mal : saut à St Cast (du 12 au 15 mai) avec retour par Rennes (voir Gisèle) ; saut à Blois (du 19 au 21 mai) avec détour par St Doulchard (voir Cécel et Amalia) et A-R à Contres (voir Sophie et Gerry) ; re-saut à Blois (du 2 au 5 juin) avec A-R à Puiseaux (pour la cérémonie d’adieu à mon ami François : enfin !)…

Résultat de cette agitation ou pas, me voici avec un gros problème de hanche droite (sans parler de mon genou gauche qui me fait souffrir aussi) : je ne peux plus marcher ! Au point que, le 5 juin au soir, je vais appeler le 15 : doliprane, chaud, kiné et ostéopathe remettent la mécanique en marche (c’est le cas de le dire)…

 

Juin 2021 : et voici que les perspectives de rencontres littéraires se mettent à foisonner : salon champêtre à St Céneri (le 13) ; causerie à la médiathèque d’Arnage (le 15) ; rencontre d’un ancien camarade adjoint à St Claude de Diray (le 17) ; passage à viàLMtv Sarthe (le 18) : après 6 mois sans rien, ça galope (et même un peu trop)…

Pourtant c’est le moment où les USA passent la barre des 600000 morts et le Brésil celle des 500000 ! Bref, le monde n’est pas sorti d’affaire ! Mais en même temps, nous voici en France avec 3000 nouveaux cas par jour seulement : le gouvernement en profite pour nous octroyer un allègement anticipé des mesures sanitaires ; et de mauvaises langues vont prétendre que c’est une décision à visée électoraliste (scrutin des régionales et départementales des 20 et 27) ; mais je n’y crois guère et les résultats du premier tour vont me donner raison.

 

Fin juin-début juillet 2021 : nous voici donc à moins de 2000 cas par jour et l’euphorie régnerait presque ; sauf que le nombre des candidats au vaccin est en chute libre et que le variant Δ est en train de monter en puissance !… Or on voit bien ce qui se passe chez nos voisins anglais : à moins de 3000 cas en mai, les voici remontés à plus de 20000 cas en quelques jours !

Bref, des autorités de toutes sortes nous mettent des sonnettes d’alarmes plein pot et nous ramènent au premier plan une obligation vaccinale dont certains ne veulent pas ; on se demande d’ailleurs pourquoi vu qu’elle existe pour plusieurs maladies ; et je dois dire que cette obligation vaccinale ne me paraîtrait pas scandaleuse !

D’autant qu’il y a bien plus grave avec ces « dômes de chaleur » qui se sont abattus en différents points de l’hémisphère nord ces derniers temps (avec jusqu’à presque 50°C sur la Colombie Britannique et cela pendant plusieurs jours) : certains font semblant de ne pas y voir un résultat du dérèglement climatique ! Mais c’est là un aveuglement coupable qui fait bien peine à voir ; et que le Conseil d’État en vienne à tancer le gouvernement sur ses manquements en matière climatique en dit long sur les timidités de nos dirigeants à prendre des décisions sans doute impopulaires mais nécessaires… Sans compter que cela donne du grain à moudre à tous ceux qui pensent que la Démocratie ne serait pas efficace en temps de crise !

Au reste, côté genou gauche, j’ai enfin droit à une infiltration à la clinique du Pré au Mans (le 5 juillet) ; mais sans résultat vraiment probant : je vais encore pouvoir faire de petites balades ; cependant, j’ai de plus en plus de mal à descendre des escaliers ou à plier la jambe !

 

Mi-juillet-début août 2021 : après le énième discours de notre président (le 12 juillet), l’euphorie n’est plus vraiment de mise : les contaminations remontent en flèche ; l’obligation vaccinale des soignants est prononcée ; les citoyens sont plus qu’encouragés à y passer ; et le passe sanitaire est un argument massue qui va avoir un double effet : le nombre des candidats à la vaccination augmente en effet ; mais les opposants se raidissent au point de susciter des manifs rarement vues en été ; avec pour certains des slogans dont le caractère hyperbolique devrait les discréditer (mais on peut se demander s’ils l’ont vraiment été) : à la vérité, ceux qui se comparent aux juifs victimes du nazisme sont des imbéciles (ou des ignares ou des fascistes qui s’ignorent) et mériteraient qu’on leur offre un séjour de 48 heures dans un camp de concentration, histoire qu’ils comprennent ce qu’est vraiment une dictature…

Cela étant, le pouvoir a-t-il mal joué en ne rendant pas la vaccination obligatoire ?… On peut se poser la question. Mais ces événements me paraissent plutôt montrer combien il est devenu difficile de vivre une démocratie apaisée dans notre pays : car enfin, la liberté individuelle ainsi sacralisée par les « moi-je » revient nom de nom quand même bien à demander le droit de contaminer autrui ! Et nos gouvernants, échaudés par l’expérience « gilets jaunes », n’osent pas prendre clairement les décisions qui s’imposent : d’où ce passe sanitaire qui revient finalement bien, de son côté, à rendre obligatoire la vaccination…

Cela étant, les inondations catastrophiques des 14-15 juillet me semblent bien un nouveau coup de semonce quant au dérèglement climatique : 190 morts au bout du compte en Allemagne, 38 morts en Belgique ! J’imagine assez bien la teneur des discours de certains de nos politiques si notre pays avait été ainsi touché…

Mais, sans trop m’arrêter à ces considérations, me voici bientôt complètement déconnecté des infos quotidiennes (ça fait du bien) et parti pout un nouveau salon du livre (à Anost). Après quoi, je fais de brefs séjours en Bourgogne, Lorraine et Franche Comté à visiter parents et amis (on ose même se faire la bise entre vaccinés) avant de repasser par la maison et de filer rejoindre toute une troupe à St Cast : c’est les vacances ; et vu ce qu’on nous promet, autant en profiter sans arrière-pensée…

 

Mi-août 2021 : malgré la vaccination, le nombre de cas est remonté à plus de 25000 par jour ! Certes, il est vrai que le nombre des décès reste « modeste » (?) au regard de ce qu’il était au printemps ; et c’est peut-être ce qui motive les « anti vax/anti passe » à s’obstiner dans leur opposition (avec le fait que les médias et les réseaux sociaux parlent beaucoup trop d’eux, et avant même que les manifs aient lieu !) ; heureusement leur nombre se met quand même à décroître…

Là-dessus, la chute de Kaboul crée la surprise : la rapidité avec laquelle les Talibans l’emportent en dit long sur le caractère inadapté du soutien américain au gouvernement du président Ghani ; mais au bout du compte, vont d’abord payer les pots cassés ces Afghans et ces Afghanes qui en avaient profité pour s’émanciper (essentiellement en ville) : sur ce point, le témoignage de la journaliste Sonia Ghezali sur France Inter (le 21) me semble exemplaire (et aux antipodes de ces dramatisations faciles dont abusent tant de soi-disant professionnels).

 

Fin août-début septembre : autre phénomène politique inquiétant, la montée en puissance d’Éric Zemmour ; car enfin, que le discours raciste ait à ce point le vent en poupe en dit long sur la mentalité des Français !… Et cela même si certains médias y contribuent aussi… et même si la division de l’extrême droite pourrait favoriser l’accession d’un démocrate au deuxième tour en face du président Macron qui semble presque sûr d’y accéder…

Sinon, mon genou gauche ne s’améliore pas et mon chirurgien me dit bien (le 30 août) que l’opération me pend au nez… J’essaie cependant de continuer comme si de rien n’était mais je dois avouer que je traîne de plus en plus la jambe… ce qui m’inquiète pour la suite de mes déplacements littéraires !

Côté Covid 19, ça redescend nettement, en tout cas en France : la vaccination y est sans doute pour quelque chose ; mais si l’on compare avec d’autres pays, on voit bien que cela n’explique pas tout… Au reste, la fin du « quoi qu’il en coûte » pointe son nez ; et cela même si c’est tout doucement et avec des aménagements qui sentent plus ou moins une campagne électorale qui ne dit pas son nom…

Mais c’est aussi l’heure de la reprise : alors, suite aux « baptêmes de l’espace » que se sont offert quelques milliardaires, ENS va réagir à cette volonté des plus riches de promouvoir un « tourisme spatial » pour le moins scandaleux au vu des difficultés des pays pauvres à vacciner leurs populations et à simplement se nourrir (voir annexe 6).

 

Début octobre 2021 : vu mes problèmes de genou, je fais l’acquisition d’une 2008 automatique d’occasion qui va me permettre de circuler sans trop de problèmes… À cette occasion (justement), je découvre l’ampleur des pénuries qui freinent, me dit-on, la reprise : pour une voiture neuve, les délais d’attente vont jusqu’à quatre mois ! Et tout cela faute de semi-conducteurs !… Et mon vendeur d’ajouter que c’est la même chose dans le bâtiment avec un manque de matériaux de construction qui s’est accru depuis plusieurs mois…

Cela serait dû à la très forte reprise enclenchée au deuxième trimestre 21 ; c’est sans doute en partie vrai ; mais je ne peux m’empêcher de penser à ce manque de matières premières que prévoit pour les années à venir Fred Vargas dans L’Humanité en péril : nous continuons à vivre comme si les ressources de la planète étaient infinies ! Du reste, le « jour du dépassement » a reperdu cette année les 3 semaines qu’il avait gagnées l’an passé : bref, l’occasion est bien manquée de revoir nos modes de production et de consommation… En tout cas, cela me conforte dans la dénonciation qu’ENS vient de faire du « tourisme spatial »  (voir ci-dessus et annexe 6) ; du reste, notre association va là-dessus effectivement recevoir un don exceptionnel du Crédit Agricole pour les bons et loyaux services qu’elle rend à dame Nature (on en fera profiter les établissements scolaires et municipalités du secteur).

 

Octobre-début novembre : rien d’inquiétant à l’horizon : les contaminations continuent à descendre : de 10000 cas, on va passer à moins de 5000 cas par jour… avant que cela ne remonte un peu, il est vrai…  Mais c’est quand-même sans arrière-pensée que toute la famille se retrouve pour les 100 ans de Maman Mazie (même si l’un des enfants de Camille a été cas contact) ; que j’accueille mes petites-filles pour la première semaine des vacances ; et que je participe à différents salons du livre : un vrai plaisir ! Et avec de belles rencontres !

Cela étant, et comme je bouge beaucoup, je me fais administrer ma 3ème dose le 9 novembre.

 

9 novembre 2021 : et 9ème discours de notre président !… Il a beau utiliser un peu plus le « nous », il reste dans une verticalité qui peut choquer et continue à user de la carotte et du bâton. Il est vrai que cela a marché en juillet dernier (c’en est même à se demander si nous sommes oui ou non des adultes un tant soit peu responsables !)… Et il est vrai aussi qu’on entre dans une 5ème vague à laquelle il faut bien faire face et que les réticences se font parfois bien vives (en particulier en Guadeloupe et en Martinique où la méfiance à l’égard de l’État a quelques bonnes raisons d’être : avec le chlordécone en particulier mais pas seulement).

 

12 novembre : la fin de la COP 26 à Glasgow éclipse un temps la pandémie : en effet, les égoïsmes et les appétits des puissants l’ayant emporté, les engagements de cette COP 26 ne sont pas à la hauteur des enjeux ; et je trouve extraordinaire l’aveuglement que cela implique ! Car enfin, le changement climatique et la chute de la biodiversité ne sont pas des vues de l’esprit… Résultat : cela nous conduit, à Environnement Nord Sarthe, à proposer aux bulletins communaux de notre secteur un article marquant notre déception (voir annexe 7).

 

Mi-novembre-début décembre : 120000 morts en France au 18 novembre !… Ça commence à faire beaucoup !… Certes, ça monte moins vite qu’avant ; mais quand-même !… Surtout que voici, surgi comme un beau diable de sa boite, le variant O (omicron) qui sème la panique comme jamais !… Toute l’Europe va y passer, nous dit-on ; et c’est à qui donnera les infos les plus alarmistes : et de fait, nous voici bientôt dans une 5ème vague à plus de 50000 contaminations pas jour avec le variant Δ ; alors, si O est encore plus contagieux, il y a de quoi se demander ce que va donner la suite !

Résultat : bien des frontières se ferment à nouveau (comme si les virus allaient s’y arrêter) ; et cela y compris au sein de l’espace européen ce qui prouve, me semble-t-il, le désarroi de nos gouvernants qui feraient n’importe quoi pour prouver qu’ils font quelque chose !…

Dans ce contexte, sont à dénoncer la gestion comptable de l’hôpital (qui continue à supprimer des lits alors qu’on a donné un « pognon de dingue » à des tas d’entreprises) et la trop lente installation de capteurs de CO2 dans les écoles (pour savoir quand aérer ; et là non plus, ça ne coûterait pas si cher)…

Mais cela dit, il faut bien avouer que les dirigeants français ne sont après tout pas les plus mauvais : il est vrai que les élections présidentielles qui s’annoncent les inclinent manifestement à la prudence (et en tout cas à un peu moins de verticalité… peut-être ?)… ce qui n’est pas le cas de beaucoup des candidats déclarés : sombrant dans les facilités de la démagogie, ils ne manquent pas de remettre en évidence la médiocrité dont sont capables nos politiques en disant n’importe quoi pour se faire remarquer : c’en est affligeant !

À noter cependant sur ce point, la tentative de « primaire populaire » initiée par différentes personnalités pour aboutir à une candidature de rassemblement à gauche : elle peut paraître un peu naïve (face à un Mélenchon par exemple) et arrive bien tard (même si le lancement en remonte à juillet dernier) ; mais elle a le mérite de mettre les prétendants en face de leurs responsabilités : malheureusement, avec des arguments plus ou moins recevables, les Jadot, Hidalgo et autres ne se montrent guère à la hauteur de l’enjeu ; et Christiane Taubira non plus en multipliant des valses hésitations de diva qui masquent mal un manque de programme ! Bref, la gauche me semble bien mal partie et je ne m’inscris pas pour le vote…

 

Fin décembre 2021 : et voici mon dernier salon du livre de l’année supprimé (à Mamers). Je m’y attendais un peu ; mais c’est quand même décevant… Du coup, j’ai le temps de peaufiner mon 3ème bouquin (Prof de Français : un métier formidable !) et de le proposer à une bonne quinzaine d’éditeurs…

Côté festivités, n’ayant pas prévu de grand déplacement, c’est petit comité pour Noël (à Champfleur) et pour le Nouvel An (à St Gervais)… Et comme les contaminations se sont mises à monter en flèche (65000 cas le 15… 86000 le 23… 202000 le 28 !), on finit par être prudent et on se teste avant d’aller chez les uns et les autres : c’est dingue ! Heureusement, le variant O semble moins dangereux ; mais les discours alarmistes vont bon train et pour la première fois, j’entends des soignants nettement dénoncer l’attitude égoïste des non vaccinés !

 

Et nous voici en 2022 !…

Et avec un Covid toujours plus présent, jusqu’au-delà de 300000 cas par jour, alors que, par la grâce du vaccin, on aurait pu croire en être débarrassé à la fin de l’été dernier…

 

Début janvier : et crac !… Le président Macron se laisse aller ! Alors que ses vœux aux Français du 31 décembre avaient été plutôt consensuels (il y invitait, sans les stigmatiser, les non vaccinés à passer à l’action), son « envie de les emmerder » affichée le 4 janvier dans son interview aux lecteurs du Parisien est un coup de buzz pour le moins affligeant !… Bref, le voici une fois de plus marquant son mépris du peuple ; ce qui n’est pas sans me rappeler ce pauvre Sarko et son « casse-toi pauv’ con » en 2008 !… Et l’on s’étonne de voir la violence verbale triompher partout ?… et de voir des enseignants avoir des difficultés avec leurs élèves ?…

Heureusement, comme la connerie est la chose du monde la mieux partagée, voilà-t-y pas que Valérie Pécresse s’y met à son tour en voulant « ressortir le karcher de la cave » ?… Mais pour nous les simples citoyens, de quelle aura un président ou une présidente pourra-t-il ou elle se prévaloir avec de tels propos ?… Car enfin, on n’invite pas le citoyen à s’élever quand on s’abaisse ainsi à ce qu’on croit être son niveau !

Résultat, je repique une nouvelle colère de citoyen (voir annexe 8).

 

7 janvier 2022 : le Ministère de l’Éducation ayant réussi le tour de force, comme en mai 2020, de pondre un protocole sanitaire ingérable et de le modifier tous les deux jours quand on lui  en montre les défauts, plusieurs syndicats appellent à la grève pour le 13 : j’ignore si c’est là une bonne solution pour résoudre le problème ; mais pour en avoir parlé avec plusieurs acteurs de terrain, il est certain qu’on passe et perd son temps à tester ses enfants pour les parents et à s’occuper des absences et des cas contact pour les profs !

Bref, même si c’est pour des raisons différentes, tout cela est en effet ingérable et par les parents et par les enseignants… Car la pagaille est bien là ; et la faute en incombe quand même plutôt au gouvernement : maintenir les écoles ouvertes était peut-être un bon choix ; mais pas sans avoir anticipé les problèmes que cela poserait (entre autres, en installant en suffisance des capteurs de CO2 : voir ci-dessus)…

 

Mi-janvier-début février 2022 : on va monter jusqu’à 500000 cas (le 25 janvier) et je perçois qu’il y a beaucoup de monde à en avoir marre… Je devrais en être vu que j’ai droit à l’annulation des deux manifestations littéraires auxquelles je m’étais inscrit en janvier ! Mais assez curieusement, je ne participe pas de ce ras le bol et rencontre au contraire bien des parents et amis : saut à Bagneux pour déposer les étrennes aux petits Lemaître ; n+1 sauts à Blois suite à une nouvelle chute de maman qui se retrouve à l’hôpital et va même y attraper le covid (sans gravité, c’est vrai mais l’isolement va lui peser).

 

Mi-février 2022 : et je continue : après test négatif (car je me teste régulièrement avant d’aller chez les uns et les autres), me voici en route vers Ste Agnès pour y faire le grand-père aidant (surtout que Marielle vient d’être opérée) et passer de bons moments avec toute la famille.

Malheureusement, c’est alors que j’apprends le décès de Dave (le 16) : quel coup ! Pour Dominique ; mais aussi pour moi qui voit un copain de plus partir, emporté lui aussi par un cancer qu’on pensait surmonté quelques mois plus tôt…

Au retour, je complète mes rencontres avec arrêts à Meursault et à Blois…

Sauf que nous avons atteint les 135000 morts en France au 15 février !… On a beau dire que le variant O est moins dangereux, il y a tellement de cas que ça progresse quand même…

 

24 février 2022 : d’un coup, le Covid passe au second plan avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie : ça sentait le roussi depuis quelques temps et les efforts de notre Macron n’auront servi à rien ! Certains lui ont reproché d’avoir échoué ; mais que n’aurait-on pas dit s’il n’avait rien fait !… Et puis, ce qu’on a vu de Poutine laisse bien paraître ce qu’il est depuis l’invasion de la Crimée en 2014, càd un dictateur qui fait ses « anschluss » à lui en comptant sur la mollesse des démocraties et sur une formidable désinformation de type « 1984 ».

 

Fin février-début mars : et en plus, ça se met à baisser de partout côté Covid (mais on est quand même encore à 58000 cas le 4 mars ; et c’est le plus bas !) : du coup, le gouvernement nous annonce la levée de quasi toute restriction… au point qu’on peut se demander si tout cela n’est pas un peu électoral ; surtout qu’on est dans l’attente de la candidature de notre président qui joue les prolongations et ne se déclare que le 3 mars ; juste après la défection de Christiane Taubira qui n’arrive pas à décoller dans les sondages (mais même si Mélenchon passe la barre des 10%, il est clair que la gauche, bien trop éclatée, est déjà hors-jeu).

Cela étant, je dois quand même bien passer un test PCR avant mon opération (le 8 mars). Après quoi, je vais rester quelques jours assez détaché de toutes choses, même si les exactions poutiniennes m’indignent au plus haut point…

 

21 mars 2022 : et pan ! Me voici covidé à mon tour !… Après mon opération au Mans, mon retour en SSR à la clinique d’Alençon (le 14 mars) me laissait présager une solide rééducation avec kiné intensive tous les jours… Du coup, me voyant cloîtré à ne rien faire, je réussis à négocier une sortie le 23 (après enlèvement d’une partie des agrafes) avec report des séances de kiné à plus tard en hospitalisation de jour (finalement, cela ne se fera pas).

Au reste, je me sens flagada, quelque peu fiévreux et frissonnant, et avec une gorge assez douloureuse et embarrassée : « pas grave », dit-on ! Mais c’est bien pénible quand même !… Et puis, je me sens passablement floué : être vacciné contre le covid tout comme il faut et l’attraper

quand même, ça a quelque-chose de rageant ; surtout au moment où je m’attendais à mettre tout en œuvre pour recouvrer une marche correcte !

Résultat annexe : je peux du coup envoyer sans plus attendre mon dernier projet éditorial à Nombre7 éditions avec qui je signe le 23 mars…

 

Fin mars-début avril : l’Ukraine résiste à l’agression russe (contre toute attente ?) ; sans que le Covid y soit toujours pour quelque chose, les morts s’accumulent de partout (y compris chez de proches parents et amis, dont Jacques Hesse, le seul condisciple de lycée avec lequel je sois resté en relation) ; et la campagne présidentielle patine lamentablement (on n’y évoque guère certains des problèmes qui pointent à l’horizon : voir annexe 9 rédigée après coup faute d’avoir reçu les professions de foi des candidats à temps)…

Et l’on récidive le 10 avril avec un final Macron-Le Pen !… Et cela malgré la remontada du gars Mélenchon qui bénéficie d’un vote utile pour 6-7% au moins des 22% des votes qu’il obtient finalement (ce qu’il finira par admettre ultérieurement du bout des lèvres)… En tout cas, le Covid a bien baissé pendant ce temps et n’occupe plus guère les esprits : ce qui occupe à présent, c’est le pouvoir d’achat (sans doute à juste titre vu l’inflation qui se met à remonter) ; mais beaucoup d’acteurs politiques en parlent à tort et à travers depuis pas mal de temps sans évoquer les graves problèmes d’environnement qui nous attendent (voir annexe 9).

 

24 avril 2022 : Macron est donc réélu… assez bien mais sans plus, ce qu’il semble vouloir reconnaître à le voir verdir son projet politique ; mais ne soyons pas naïfs : il prépare tout aussi bien les prochaines législatives et il faudra donc juger sur pièces…

Pendant ce temps, le Covid continue à baisser chez nous ; on s’en réjouit, bien sûr ; mais nom de nom, on reste quand même à plus de 50000 cas par jour ce qui n’est pas rien !… Et dans le même temps, on voit avec étonnement la Chine faire face, en y mettant de très grands moyens,  à une vague qui semble pourtant moins grave que chez nous: la méthode tient d’une coercition assez féroce pour susciter des réactions qui, sans être des révoltes, en disent long sur l’exaspération de bien des citoyens chinois… Fait notable, quelques petits chefs locaux vont même être désavoués par le pouvoir ; mais souvenons-nous que cela n’est pas si nouveau (voir ci-dessus ce qui s’est passé au tout début de la pandémie)… En tout cas, cette politique du « zéro covid » semble la preuve que les autorités n’ont pas confiance dans leur vaccin ; et vu comme ceux auxquels nous avons droit sont moyennement efficaces, on peut supposer que le vaccin chinois l’est encore moins !

 

Mai 2022 : et voici que, au début du mois, on passe même sous la barre des 50000 cas par jour ! Tout le monde ou presque s’en félicite ; mais c’est oublier qu’on s’inquiétait quand on passait la barre des 5000 contaminations par jour à la fin de l’été 2020 ! Et même si le variant O est moins dangereux, il est bien plus contagieux et les décès se comptent quand même par dizaines chaque jour !

Au reste, nos politiques continuent un cirque un peu étonnant : Macron temporise (comme s’il avait tout son temps ?) ; Le Pen se met au vert (sans même fêter Jeanne d’Arc ?) ; et Mélenchon s’affiche en premier ministre d’une nouvelle cohabitation (comme si la gauche pouvait gagner les législatives !)…

Sur ce dernier point, la façon dont La France Insoumise réussit à faire plier les autres partis de gauche est symptomatique du « sauve qui peut » qui anime tous ces vaincus ; car enfin, qui peut croire qu’ils signent là un accord de gouvernement ? C’est tout au plus un accord électoral ; et il est assez croquignolesque dans ses termes tant cette « union » révèle que d’aucuns vendraient leur âme au diable pour pouvoir exister (et cela alors que de simples accords de désistement auraient pu suffire).

Au bout du compte, on finit par avoir une Première Ministre avec Elizabeth Borne (mais les coups bas en tout sens laissent mal augurer de la suite ; avec l’affaire Abad, entre autres, sur laquelle les complotistes de tout poil devraient se régaler).

Cela étant, je commence à pouvoir bouger un peu : je multiplie donc les passages dans les écoles (pour y donner des livres sur la nature au nom d’ENS) ; je me lance dans une série de salons (grâce auxquels j’espère compenser l’effet des annulations survenues cet hiver) ; et je signe enfin le rachat d’une bonne partie des parts qu’Yves avait dans la SCI La Martilyne (il a besoin de liquidités et ma banquière me dit que j’en ai trop sur mon compte)…

 

Fin mai-début juin : et voici que l’on passe sous la barre des 20000 cas par jour ; la gloire ! Et de fait, tout le monde ou presque se comporte comme si tout risque avait disparu : lors des salons du livre auxquels je participe, il n’y a quasiment plus personne à porter le masque (moi compris). Or en même temps, on a toujours encore droit à 3-4 dizaines de décès par jour !

Résultat : cela en fait quand même entre 10 et 15000 à l’année ; et je vois là une indifférence au risque à moyen terme qui interpelle quant à la capacité de notre espèce à vraiment anticiper sur ce qui l’attend avec le changement climatique (entre autres) : individuellement en tout cas, l’humain ne semble pas capable de réagir à autre chose qu’à un risque immédiat…

Résultat annexe : cela n’est pas sans poser la question de l’efficacité des réponses que nos formes de gouvernance démocratique vont donner aux défis qui nous attendent : avec des citoyens qui deviennent trop souvent des consommateurs et des gouvernants qui se laissent de plus en plus aller à la manipulation, il semble possible que les intérêts particuliers l’emportent sur l’intérêt général au point de nous conduire dans des difficultés insurmontables… difficultés que n’auront pas, diront certains, des régimes plus autoritaires ; et Montesquieu doit s’en retourner dans sa tombe !

 

Mi-juin-fin juin 2022 : et voilà qu’on a droit à une canicule inhabituellement précoce, avec un 37°C à Champfleur le 18… et un 15°C le lendemain matin !… Encore heureux que le mois ait été plus que bien arrosé !… Et voilà qui plus est que le Covid remonte à près de 70000 cas par jour par la grâce des variants O BA4 et O BA5 !… Et cela alors qu’on espérait une confirmation de la baisse avec l’été !… Cela ne m’empêche pas de faire un joli tour dans l’Est pour le salon de Boulay près de Metz, avec petit détour par Blois et bref séjour à Ville/Saulx : bons moments ; mais j’en reviens plus ou moins frissonnant, fiévreux et flageolant. Cependant, deux autotests me rassurent en 48 heures : ce n’est pas le covid !

Dans le même temps, avec une macronie qui n’a pas de majorité absolue, c’est psychodrame politique à tous les étages. En réalité, sont ici à souligner deux faits assez étonnants : les résultats des législatives sont assez proches de ce qu’ils auraient été avec un vote à la proportionnelle (vers lequel il faudrait quand-même bien tendre plus ou moins) ; et nos politiques de tout bord ont bien du mal à cogiter une adaptation à cette nouvelle donne (or il faudra quand-même bien y arriver… comme le font bien d’autres pays européens, non ?).

 

Fin juin-début juillet : à ajouter, côté politique, cette façon un peu étonnante dont naissent les dénonciations d’agressions sexuelles ou sexistes contre certains hommes politiques sitôt qu’ils sont pressentis pour un poste !… Cela deviendrait un mode de mise en difficulté des rivaux de l’autre bord que cela ne m’étonnerait pas ; du moins dans certains cas !

 

4 Juillet 2022 : 6 morts et une quinzaine de disparus ! C’est le résultat de l’effondrement tragique du glacier de la Marmolada survenu la veille dans les Dolomites : l’ayant traversé au début des années 60, j’ai du mal à y croire ; mais les photos montrent l’étonnante cuvette glaciaire qui se trouve sous le sommet et qu’on ne voyait pas avant : en fait, le glacier était beaucoup plus épais il y a 60 ans et ne présentait alors guère de risques… Bref, le réchauffement climatique s’invite une fois de plus dans l’actualité ; mais comme je le dis ci-dessus, cela ne change rien à nos habitudes !

 

Mi-juillet : faut-il alors s’étonner de cette deuxième canicule qui nous tombe dessus ?… Je vais avoir un 39°C à Meursault ; mais c’est le 40°C à St Cast qui me stupéfie plus encore… et m’inquiète aussi une fois de plus quant à la capacité de notre espèce à faire face…

Quant au Covid, on vient quand-même de passer la barre des 150000 morts depuis le début de la pandémie ! Et avec 120000 cas par jour, on atteint à nouveau des sommets auxquels on n’arrive pas à croire !… C’est vrai pour moi comme pour beaucoup de monde ; et je vais participer à mes salons du livre (à Chinon puis à Anost) sans jamais porter le masque (simplement recommandé il est vrai) ; et cela comme presque tous les participants ! Après quoi, même chose en descendant sur la Côte de Beaune pour passer quelques jours en famille : sauf exception, les gestes barrière n’ont plus guère cours ; et l’on se fait la bise « comme avant » ; et l’on va partout sans masque, que ce soit à un rendez-vous ou au concert !

Et sans mauvaise conscience je dois le dire ! Mais après tout, et comme ma chère mère et bien d’autres, j’ai bien choppé le Covid dans des lieux normalement par excellence protégés ! Cela me semble prouver l’inutilité des gestes barrière ; et c’est ce que je vais dire à plusieurs personnes qui me feront remarque de ma « légèreté »… Mais je dois préciser que cela ne m’empêchera pas de me conformer aux desiderata de qui souhaite garder ses distances…

 

Fin juillet-début août : le yoyo continue et l’on retombe à 30000 cas par jour… Et comme je le craignais (voir annexe 9), leur manque de courage politique fait que nos dirigeants retombent dans leurs travers : dogmatiques et démagogiques en diable, les macronistes acceptent de s’allier à la droite pour faire baisser le prix des carburants pour tout le monde : les gros vont donc recevoir de gros cadeaux (dont ils n’ont pas vraiment besoin) et les petits de petites miettes (alors qu’ils mériteraient plus : ils ont été « essentiels », paraît-il !)… Bref, la diminution des inégalités sociales n’est pas au programme et j’ai bien peur que les « gilets jaunes » aient à nouveau du grain à moudre…

Résultat : quand on ajoute à cela la façon dont l’inflation se met à galoper en France (pas mal) et en Europe (un peu plus), il y a de quoi s’inquiéter pour la suite… d’autant que ce dernier point était prévisible ! Non pas tant à cause de la guerre poutinienne comme le disent beaucoup de politiques (même si ce n’est pas faux côté hausse de l’énergie) mais d’abord à cause du « quoiqu’il en coûte » (injecter des liquidités bien supérieures à la reprise économique ne saurait pas déboucher sur autre chose)…

Et cela sans parler de cette 3ème canicule qui va durer jusqu’à la mi-août et s’accompagner d’incendies assez dévastateurs ! Car Yves le dit bien : vues de Nouvelle Calédonie, les nouvelles de l’Hexagone paraissent franchement alarmantes (même si le Covid continue à décroître de façon plutôt rassurante)…

 

Suite d’août-début septembre 2022 : pas d’inquiétude côté Covid : il redescend durablement vers les 15000 cas par jour ! Résultat : je passe de bien belles vacances en famille à St Cast (avec baignade, vélo, marche et même voile qui viennent confirmer le bon fonctionnement de mon genou et en même temps le renforcer) ; de plus, je rencontre plusieurs journalistes pour Profs de français : au secours ! (d’où des articles sympas) ; je fais sans état d’âme plusieurs sauts à Blois auprès de maman et à Bagneux auprès de Pierre et Marie-France qui fêtent leurs 50 ans de mariage (et où l’on est bouffé par les moustiques tigres)…

Bref, je fais « comme si » moi aussi ! Et de fait, tout irait « pour le mieux dans le meilleur des mondes », si l’on n’avait pas des canicules répétées, une sécheresse qui perdure, une guerre à nos portes et une inflation qui ne ralentit pas !… Sans parler de nos gouvernants qui s’obstinent à donner toujours plus aux riches qu’aux autres (voir ce que j’en dis ci-dessus fin juillet), notre Macron national allant jusqu’à annoncer « la fin de l’abondance et de l’insouciance » sans la moindre nuance (et comme si tous les Français avaient ainsi vécu jusqu’ici sans problème) : cela mériterait de ma part une nouvelle « colère de citoyen » (dans le prolongement de mon billet d’avril dernier : voir annexe 9)

 

16 septembre : mort de Masha Amini 3 jours après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran pour un voile mal ajusté !… On ne le sait pas tout de suite chez nous, mais cela a très vite entraîné des manifestations de plus en plus massives malgré la répression féroce du régime : un peu partout dans les grandes villes, des femmes enlèvent leur voile et se coupent les cheveux, et cela avec le soutien d’hommes de plus en plus nombreux !… En fait, le caractère scandaleux de la mort de Masha Amini est l’élément déclencheur d’un mouvement qui se met à contester la théocratie iranienne en tant que telle !… Cela étant, on peut douter que la révolte puisse déboucher sur une révolution…

 

Mi-septembre-début octobre : et voilà le Covid qui repart à la hausse : en moins d’un mois, on est remonté à plus de 50000 cas par jour… mais sans que cela devienne un sujet d’inquiétude ! Les raisons de cela sont multiples : il y a bien sûr l’accoutumance à un virus qu’on finit par considérer comme celui de la grippe (alors qu’il tue 3 ou 4 fois plus !) ; et puis toutes ces nouvelles venant d’Iran (voir ci-dessus) ou d’Ukraine (voir ci-dessous) ; et aussi cette énième mise en avant des violences sexistes avec les affaires Bayou et Quatennens (et si les médias en font leurs choux gras, il faut bien dire que les y aident des politiques des deux sexes et de tout bord) ; sans oublier bien sûr et d’abord cette grève chez Total Energie !

Car nous voici confrontés à des pénuries qui créent une inquiétude nouvelle : en fait, c’est surtout vrai dans les Hauts de France et en région parisienne ; mais avec un pouvoir qui hésite sur la conduite à tenir (sans compter que notre président oublie qu’il n’a pas été élu sur son programme mais contre Marine Le Pen), avec un Mélenchon qui demande aux manifestants du 16 octobre de faire mieux que les femmes qui « ramènent le roi la reine et le dauphin à Paris » en octobre 1789 (dans son tweet pour le moins ambigu du 6 octobre) et avec un Pouyanné qui s’est offert 50% d’augmentation à 500000 euros par mois (mais refuse celle de 10% que demandent les employés de Total), on a bien là les éléments d’une situation explosive : face à des possédants arcboutés à des principes d’un néolibéralisme pur et dur, on voit bien, chez certains chefs de la gauche politique et syndicale, le désir revanchard de réussir un 3ème tour dans la rue : au mépris, répondrait alors une politique du pire ; et tout cela me paraît lamentable de la part de ceux qui nous gouvernent ou qui prétendent le faire !

 

8 octobre 2022 : avec l’attaque contre le pont de Crimée, le Covid peut bien rester dans l’ombre! Que l’affaire ait été menée par les services secrets ukrainiens ne fait guère de doute… à moins de supposer que Poutine l’ait commanditée pour dénoncer des « terroristes » et frapper plus durement encore l’Ukraine en bon « terroriste » qu’il est en effet, d’où ces frappes sauvages sur des civils et toute l’escalade qui en découle…

En tout cas, il y a là une source d’inquiétude qui vient s’ajouter aux autres : atmosphère !

 

 

 

………………………………………..

Annexe 1

(rédaction achevée le 13 avril 2020)

 

Covid-19 : trois hypothèses

 

Par Rémy Gillet,

Président de l’association Environnement Nord Sarthe,

Auteur d’un ouvrage sur et de Science-Fiction intitulé D’Hier à demain,

Professeur de Lettres à la retraite.

 

Point de départ : des faits :

La pandémie qui nous est tombée dessus a des origines environnementales et biologiques assez bien cernées : à force de grignoter sur les espaces sauvages forestiers, les humains se retrouvent de plus en plus souvent au contact d’espèces porteuses de virus dont certains peuvent leur être fatals. Ajoutons à cela l’accélérateur que constituent certaines habitudes alimentaires (comme la consommation de viande de brousse) et cet autre accélérateur qui vient de la croissance démesurée des échanges internationaux (dont le tourisme), et tout est alors en place pour que se produise la catastrophe.

Les coups de semonce n’ont d’ailleurs pas manqué : certains ont touché les humains (comme la fièvre Ébola en 2013) ; d’autres ont concerné des élevages (par exemple la grippe aviaire en 2005) ; d’autres encore se sont vus et se voient encore dans le nombre toujours plus élevé d’espèces invasives (comme la renouée du Japon depuis plus de cinquante ans ou le frelon asiatique depuis une dizaine d’années)…

 

Cela dit, les humains ayant la vilaine manie d’aller chercher des responsables à leurs malheurs, un curieux jeu d’accusations s’est parfois esquissé ici et là que l’on peut rapporter aux trois scénarii ci-après exposés.

 

Remarques liminaires :

Pour couper court à des critiques malveillantes que l’on pourrait formuler à son égard (comme de céder au complotisme), l’auteur de ces quelques pages tient à assurer :

(pour l’hypothèse 1) qu’il a toujours apprécié certains aspects cardinaux de la civilisation chinoise, et en particulier la façon constante dont elle a le plus souvent préféré le collectif à l’individuel, et cela même s’il est également vrai qu’elle a constamment été inégalitaire (c’était déjà vrai chez Confucius et Lao Tseu ; et leur retour en grâce n’est pas anodin dans une Chine dont l’armature est encore communiste) ;

(pour l’hypothèse 2) qu’il a fini par admettre que la plupart des humains avaient besoin de croire (en une ou plusieurs divinités, en des « lendemains qui chantent », ou en toute autre chose) ; que cela leur permettait de se gouverner tant bien que mal dans la vie ; mais qu’il n’a jamais accepté le fanatisme dont ces croyances, religieuses ou non, peuvent s’accompagner ;

(pour l’hypothèse 3) que, président d’une petite association de défense de l’environnement, il fait aussi partie de la SNPN (Société Nationale de Protection de la Nature) ; mais que cela ne l’empêche pas de connaître le caractère morbide que peut avoir toute espèce qui se développe à outrance (la Science-Fiction a plusieurs fois évoqué ce danger : voir par exemple le roman L’Homme, cette maladie de Claude Yelnick, paru en 1954 dans la collection « Série 2000 » des éditions Métal).

 

Ces « trois hypothèses » sont aussi, indirectement, un clin d’œil à un autre roman de SF intitulé Les Trois solutions, roman de Harry Harrison (traduction française parue chez Albin Michel dans la collection « Science-Fiction » en 1969).

 

Hypothèse 1 :

Les Chinois ont fait le coup pour déstabiliser l’Occident (voir, au début du moins, certains des propos du Président Trump) :

 

1) un savant ou un groupe de savants chinois découvre (par hasard ?) un virus facilement transmissible des animaux à l’homme et dont la virulence est assez élevée (mais pas trop) : il en informe bien sûr ses supérieurs et donc le pouvoir central…

2) le PCC, exaspéré par la politique antichinoise de Trump, saute sur l’occasion et décide de passer à l’action selon un scénario qu’il avait depuis pas mal de temps dans ses cartons : il déclenche une pandémie en sachant très bien que l’Occident, trop libéral, aura du mal à obtenir des citoyens qu’ils se gendarment suffisamment pour y échapper…

3) pour éviter d’être suspecté, le PCC déclenche l’épidémie en Chine même, et dans une province (le Hubei) où se trouvent des marchés (où l’on vend des animaux sauvages vivants) mais aussi de nombreuses industries (les visites d’occidentaux n’y sont donc pas rares)…

4) il garde l’affaire secrète le plus longtemps possible : il sait qu’on pointera son manque de transparence ; mais le but est tout autre : il s’agit que les voyageurs repartant de Chine soient assez nombreux à être infectés pour transmettre le virus au-delà des frontières…

5) devant l’ampleur que prend l’épidémie dans le Hubei (et d’abord à Wuhan), le pouvoir central est « obligé » de reconnaître des défaillances internes et se dédouane en les mettant sur le compte des pouvoirs locaux…

6) il organise alors un confinement drastique qui permet de limiter la casse, opération nécessaire au vu du mécontentement des populations…

7) quand la pandémie touche gravement les populations européennes et que la désorganisation guette les états, Pékin vole à leur secours en envoyant des matériels médicaux qui sont évidemment les bienvenus : impossible de suspecter qui vous aide ainsi…

8) la situation étant sous contrôle dans le Hubei, le PCC souligne le propos de certains savants qui disent craindre une deuxième vague en Chine même : c’est peut-être vrai ; mais il s’agit d’abord de pousser les Occidentaux à renforcer leurs mesures…

9) … et donc à fragiliser encore plus leurs économies : dans ces conditions, Pékin n’a plus qu’à attendre pour prendre la main contre eux et particulièrement contre les USA dont les lois ont une dimension extraterritoriale qu’il lui faut contrebalancer…

10) bien sûr, le PCC peut craindre que les Occidentaux se mettent à relocaliser certaines productions sensibles ; mais il tient une bonne partie des matières premières nécessaires à plusieurs industries stratégiques et pense donc avoir quelques coups d’avance…

… à suivre…

 

Hypothèse 2 :

Le virus nous est littéralement tombé du ciel (voir : toutes les malédictions divines qui ont été, dit-on, prononcées contre notre insupportable engeance ; mais aussi la très controversée théorie de la panspermie) :

 

1) les prières des croyants n’ont cessé d’appeler à une malédiction divine soit sur eux-mêmes (pour les punir de leurs péchés) soit sur les mécréants (qui méritent l’extermination). Comme elles durent depuis assez longtemps, elles finissent par être efficaces [à noter ici que certains observateurs font l’économie de ce point de départ en affirmant que les virus et bactéries voyagent à travers le cosmos de toute éternité]…

2) après plusieurs essais aux résultats mitigés, la Toute Puissance Divine dévie donc sur la Terre quelques météorites chargées d’un virus inconnu de l’engeance humaine [à noter ici encore que les observateurs mentionnés plus haut estiment que, de toute façon, le phénomène avait statistiquement les plus grandes chances de se produire]…

3) ulcérée par l’athéisme forcené du PCC, la Toute Puissance Divine a visé une zone forestière de la province chinoise du Hubei : les habitudes alimentaires du secteur vont aider à la propagation du virus ; et tant qu’à faire, punir l’orgueilleux scepticisme religieux du PCC est pour la Toute Puissance Divine d’une part une satisfaction et d’autre part un bon moyen de brouiller les pistes puisqu’elle va répondre à toutes les prières de tous les croyants [pour les observateurs déjà cités, tout cela n’est dû qu’au hasard]…

4) l’épidémie finit par se déclencher : des visiteurs venus d’Occident repartent chez eux en étant pour certains porteurs du virus. Comme attendu, le PCC garde l’affaire secrète le plus longtemps possible : le virus a donc le temps de se répandre au Moyen Orient puis en Europe et enfin en Amérique du Nord [à ce stade, les observateurs déjà cités ne vont plus faire de remarques qui soient en décalage avec celles que font tous les autres observateurs qui se veulent scientifiques]…

5) comme attendu également, des religieux ultra de tout bord refusent de se plier aux injonctions sanitaires des gouvernements : cela se vérifie particulièrement en Iran, en Israël et aux États-Unis (mais pas seulement) ; et cela permet au virus de se propager à qui mieux mieux et pour la plus grande satisfaction des fanatiques qui ont le plaisir de voir enfin leurs prières exaucées (y compris à leurs dépens)…

6) de manière moins prévisible, sauf pour Elle-Même, la Toute Puissance Divine reçoit aussi l’aide de certains dirigeants occidentaux aveuglés par l’immense pouvoir qu’ils croient détenir : cela ne dure qu’un temps ; mais c’est suffisant pour que la pandémie s’affirme comme la plus meurtrière depuis 100 ans…

7) devant l’ampleur des dégâts, les prières de nombre de croyants implorent le ciel de les délivrer de ce mal que certains d’entre eux avait pourtant appelés de leurs vœux…

8) à la fois irritée et amusée par ces contradictions, la Toute Puissance Divine laisse les humains se débrouiller sans plus intervenir…

… à suivre (jusqu’à la prochaine fois ?)…

 

Hypothèse 3 :

Le coup est dû à un groupuscule écolo qui veut en finir avec la « maladie humaine » (dans cette hypothèse, le malade est la planète elle-même, appelée Gaïa par certains ; et qu’on les approuve ou pas, il existe plusieurs exemples de violences écolos, l’une des plus connues étant la façon dont Paul Watson a combattu la pêche à la baleine) :

 

1) devant le manque de volonté des états à s’engager dans la lutte contre le changement climatique, un petit noyau d’écolos ultra s’est mis en tête de trouver le levier susceptible de faire entrer l’économie mondiale en récession : l’objectif est d’atteindre à une décroissance durable, seul moyen à leurs yeux d’améliorer le bilan carbone de l’humanité…

2) un savant converti à leur thèse les informe un jour de la découverte d’un virus facilement transmissible des animaux à l’homme : la virulence en est assez élevée ! Ils décident donc de passer à l’action en déclenchant une épidémie…

3) ils veulent évidemment brouiller les pistes : pour ensemencer quelques espèces animales souvent consommées, ils pourraient agir en Afrique sub-saharienne ou sur les élevages industriels occidentaux ; mais la fièvre Ébola et la grippe aviaire ont déjà aguerri ces cibles ; ils choisissent donc d’intervenir dans le centre de la Chine qui est connu pour ses marchés aux animaux vivants : c’est plus difficile à mettre en œuvre mais ils jugent plus que probable que ce point de départ de l’épidémie les mettra à l’abri des soupçons…

4) ils doivent donc patienter ! L’occasion finit par se présenter avec l’invitation faite à deux d’entre eux de participer à un colloque naturaliste organisé à Wuhan : profitant d’une excursion organisée par les autorités chinoises, ils libèrent des charges virales dans quelques secteurs où se trouvent les animaux les plus souvent capturés pour l’alimentation…

5) quand ils repartent quelques jours plus tard, et sans être inquiétés, rien n’indique que leur action ait le moins du monde abouti…

6) il se passe même plusieurs semaines avant qu’un bref communiqué ne fasse état, fin 2019,  de la découverte d’une nouvelle maladie à coronavirus… Comme l’escomptaient les écolos ultra, le pouvoir chinois se place d’abord dans le déni : la maladie peut donc progresser et passer les frontières pour envahir le monde…

7) comme on pouvait s’y attendre, l’OMS s’y met du reste aussi et tarde à reconnaître qu’il s’agit bien d’une pandémie : celle-ci peut donc galoper de plus belle…

8) cependant, devant la gravité de la situation, la Chine puis les autres puissances atteintes prennent peu à peu des mesures de confinement qui font effectivement baisser l’activité économique : les Chinois revoient le bleu du ciel…

9) résultat : l’ampleur de la récession fait réagir certains acteurs de l’économie : des voix s’élèvent pour dire qu’il faudra « rattraper le temps perdu » y compris à coup de relance keynésienne (et tant pis au passage pour l’orthodoxie néolibérale des 40 dernières années)…

10)  on pourrait s’attendre à ce que les écolos ultra réagissent à ces propos ; mais ils n’en n’ont pas besoin : en fait, ils n’ont qu’à suivre un mouvement qui dépasse les seuls tenants de la décroissance et qui se grossit de tous ceux qui s’inquiètent d’une économie qui risque d’asphyxier la planète si elle veut reprendre « comme avant »…

… à suivre…

 

Remarques complémentaires :

Pour préciser ce qu’il dit dans ses « remarques liminaires », l’auteur tient à souligner que ces trois scénarii seraient à classer purement et simplement dans « les jeux de l’esprit »1 si certains des éléments n’en étaient parfaitement vérifiables…

 

Au-delà, il souhaite attirer l’attention de ses lecteurs sur le fait qu’il a déjà abordé certains aspects de l’« hypothèse 3 » avec plusieurs des nouvelles qu’il propose dans l’ouvrage intitulé D’Hier à demain (publié en 2019 aux éditions St Honoré) : ainsi :

– « Sauve qui peut » met en scène les résultats d’une action souterraine d’écolos ultra dont on ne parvient pas à savoir grand-chose ;

– « Béatrix, ou les prisons de la liberté » esquisse l’image d’une « ville sous cloche »2 bâtie pour sauver quelques milliers d’humains de l’inévitable changement climatique ;

– « Cache-cache » évoque la vie terriblement difficile d’humains qui ne peuvent plus sortir « face aux feux du soleil »3 tant ce dernier est devenu dangereux…

 

Pour finir (et pour faire plus sérieux), il souhaite ajouter à ce dossier le document qu’il a corédigé avec plusieurs des membres de l’association Environnement Nord Sarthe4 dont il est président : ce document correspond au point 10 de l’« hypothèse 3 » :

 

Environnement Nord Sarthe communique :

Covid-19 : nous sauver : mais pour quoi faire ?

 

La pandémie qui nous est tombée dessus a des origines environnementales et biologiques assez bien cernées : grignotage des espaces sauvages forestiers mettant les humains au contact d’espèces porteuses de virus (dont certains peuvent leur être fatals) ; habitudes alimentaires problématiques (comme la consommation de viande de brousse) ; et croissance démesurée des échanges internationaux (dont le tourisme) : tout est en place alors pour que se produise la catastrophe. Soulignés par des spécialistes, les coups de semonce n’ont d’ailleurs pas manqué : certains ont touché les humains (comme la fièvre Ébola en 2013) ; d’autres ont concerné des élevages (par exemple la grippe aviaire en 2005)…

 

Alors, à tous les responsables politiques ou autres qui prétendent qu’« on n’a rien vu venir », il convient de répliquer qu’ils ont été aveuglés par une vision purement économiste du monde et qu’« ils n’ont pas voulu » voir venir !… De la même façon qu’ils ne parviennent pas à « voir venir » cette catastrophe bien plus grave encore qui est en train de nous tomber dessus : à savoir le changement climatique !

Car ne nous y trompons pas : la pandémie qui frappe l’humanité est terrible ! Mais il paraît plus que probable qu’elle pourra au bout du compte être vaincue : d’abord quelque peu flottants, nos dirigeants ont fini par remettre l’économie à sa place pour faire enfin de la politique et prendre tant bien que mal les décisions qui s’imposaient ; et au-delà, ce qui se passe en Chine laisse entrevoir comme possible une sortie de crise…

 

Reste à savoir ce qu’on décidera alors ! Il est vraisemblable que des produits médicaux et assimilés seront considérés comme stratégiques et que leur production sera en partie relocalisée. Pourquoi pas ?… Mais certaines voix se sont aussi exprimées pour dire qu’il faudrait « rattraper le temps perdu » (et tant pis pour le « pacte vert » européen dont on sait qu’il est pourtant bien timide) : or ce serait là vouloir un retour à ce consumérisme forcené qui nous conduit depuis 50 ans à un dérèglement climatique de plus en plus menaçant !…

Conclusion : alors que nous admettons la nécessité d’être confinés, alors que les soignants font des efforts démesurés pour les malades, alors que les acteurs de l’alimentaire prennent des risques pour continuer à nous approvisionner, il faut le dire clairement : si l’on devait sortir de cette crise sans prendre au sérieux l’indispensable lutte contre le changement climatique, tous les moyens mis en œuvre pour sauver un maximum de gens deviendraient parfaitement absurdes ! Car enfin, à quoi sert-il de tirer le monde d’un péril si c’est pour le précipiter dans un autre ?

 

Il s’ensuit que le politique devra continuer à prendre le pas sur l’économique ; et cela implique de sortir de la « religion de la croissance » pour définir des objectifs nouveaux et les moyens d’y parvenir : d’où deux questions : 1) comment diminuer notre empreinte carbone ? (et ne cachons pas que cela aura une incidence sur nos modes de vie et pas seulement sur le tourisme de masse)… 2) comment revenir à une agriculture respectueuse de l’environnement ? (on sait que cela touchera l’agro-industrie, bien sûr ; mais cela entraînera aussi des changements dans nos habitudes de consommation).

Les citoyens sont prêts à accepter certaines contraintes ?… Il faut en profiter !… Et les États sont prêts à injecter de milliards dans l’économie ?… Autant leur suggérer de le faire intelligemment : ils pourront s’en enorgueillir après !

 

Document Environnement Nord Sarthe, avril 2020

 

1) clin d’œil à Pierre Boulle : voir son roman du même titre.

2) voir Les Cavernes d’acier d’Isaac Asimov ; mais aussi, indirectement, L’Île sous cloche de Xavier de Langlais (les schémas narratifs sont différents mais le thème reste voisin).

3) voir le roman du même titre d’Isaac Asimov (avec la même remarque).

4) avec l’aimable autorisation de ses deux corédacteurs : Éric Legendre et Yves Le Maître : tout ou partie de ce document est paru dans le « courrier des lecteurs » d’Ouest-France ainsi que de l’Orne-Hebdo.

 

 

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Annexe 2

(rédaction achevée le 15 mai 2020)

 

COVID-19 : colère de citoyen : est-il si difficile de sortir du confinement ?

Par Rémy Gillet

Professeur de Lettres à la retraite.

 

Tout individu que l’on croise devenu suspect ; l’usine Renault de Sandouville à l’arrêt ; un retour à l’école qui se fait au compte-goutte : les exemples sont nombreux de cette difficulté à sortir du confinement ; et il me semble que l’origine doit en être cherchée non pas dans les décisions générales prises par nos gouvernants pour lutter contre le Covid-19 mais dans la communication parfois problématique du pouvoir et dans quelques dispositions arbitraires :

Dès le début (discours des 12 et 16 mars), notre président ne parvient ni à vraiment rassurer ni à franchement convaincre : on met en cause le maintien du 1er tour des municipales ; c’est bien possible… Mais pour ma part, je trouve d’emblée insupportable qu’on nous prenne pour des enfants à qui l’on essaie de faire peur. Cela étant, j’accepte le confinement qui nous est imposé sans trop barguigner…

Sauf que certaines dispositions semblent bien contreproductives : supprimer les marchés en plein air paraît ainsi un cadeau fait aux grandes surfaces (et l’on peut dire la même chose à propos de la fermeture des librairies) ; et interdire la promenade en forêt revient à nier notre besoin de décompresser et finit même par suggérer qu’il ne serait pas moral de jouir de la nature alors que d’autres souffrent !… Bref, au lieu de rassurer, voilà qui sème le doute quant à la gravité de la situation ! Et la question se pose alors de la façon suivante : faut-il arrêter de vivre pour ne pas mourir du covid ?

Alors, quand un mois plus tard on nous annonce le déconfinement pour le 11 mai,  ce que je vois autour de moi, c’est l’inquiétude qui a monté de plusieurs crans : pour quelques cas d’indiscipline, le pouvoir a cherché à faire peur et y est parvenu (indirectement aidé par certains médias et les réseaux sociaux, il est vrai).

Résultat : le retour à la normale devient difficile ! Mais il ne faut pas s’en étonner : on a pris les Français pour des enfants ? Eh bien certains d’entre eux se comportent comme tels (et en font parfois même un jeu). Mais après tout, quand nos dirigeants ne nous font pas confiance, on ne voit pas pourquoi nous aurions confiance en nous-mêmes !

Cela étant, les psychodrames dont nous donnons le spectacle montrent aussi que nous avons tellement peur de la mort que nous n’osons plus vivre1 ! Certes, ce n’est pas tout le monde ; mais il faudra bien trouver une solution : à mon avis, elle viendra en osant avancer !

 

1 : voir dans mon ouvrage D’Hier à demain, la nouvelle intitulée « Malaise ? »

 

paru en partie dans le « « courrier des lecteurs » d’OF le 20 mai 2020

paru dans le « courrier des lecteurs » de l’OH le 27 mai 2020

 

 

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Annexe 3

(rédaction achevée le 12 juillet 2020)

 

Colère de citoyen bis : vers une économie durable ?

Par Rémy Gillet

 

Les succès des équipes « vertes » aux dernière municipales et les conclusions que le président Macron a tirées de la « convention citoyenne » pourraient y faire croire ; du reste, certains ont même pu dire que nous étions « prêts pour le changement »… Cependant, plusieurs points semblent devoir doucher cet optimisme : par exemple, la chute du « consommer local » depuis le déconfinement… Comme on ne saurait tout passer en revue, on ne considérera ici que le seul cas de la proposition citoyenne de limiter la vitesse sur les autoroutes à 110 km/h : quel tollé ! Un récent sondage a montré que 74 % de nos concitoyens y étaient défavorables… Et le président Macron en a tiré la conclusion qu’il ne fallait pas garder cette proposition !

Et pourtant, l’adopter aurait permis de faire tomber notre consommation de carburant de 15 % environ sur autoroute et donc de diminuer notre bilan carbone de presque 2 millions de tonnes ! Ce n’est pas grand-chose sur le total ?… À la rigueur ; mais il convient de souligner que ce n’est là qu’une des 149 propositions faites par la « convention citoyenne » et que c’est par un ensemble de mesures que nous parviendrons à réduire notre empreinte carbone.

Conclusion : beaucoup de Français veulent bien qu’on aille vers une économie durable ; mais à condition que cela ne bouscule pas leurs petites habitudes : cette contradiction laisse mal augurer de notre capacité à faire preuve de responsabilité dans la mise en place de nouvelles règles économiques. Reste que c’est aussi clairement oublier que l’évolution de nos petites habitudes nous sera de toute façon imposée par la force du changement climatique : bref, si l’on refuse de l’anticiper, le bouleversement de nos conditions de vie sera beaucoup plus rude encore ; voire mortel(1) !

(1) : c’est ce disent bien des observateurs : exemple : Fred Vargas dans L’Humanité en péril.

 

paru : dans le « courrier des lecteurs » de L’Orne Hebdo le 15 juillet 2020

en partie dans le « « courrier des lecteurs » d’OF le 20 juillet 2020

 

 

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Annexe 4

(rédaction achevée le 30 octobre 2020)

 

Colère de citoyen ter : que veut donc dire « essentiel » ?

Par Rémy Gillet, professeur de Lettres à la retraite

 

Nous voici donc reconfinés !… Sans doute fallait-il s’y attendre et ce n’est pas cela qui m’indigne. Du reste, il faut reconnaître que nos gouvernants ont tiré quelques leçons du précédent exercice : les enfants vont à l’école ; les marchés ne sont pas fermés ; les visites aux pensionnaires des EHPAD restent possibles…

Cela étant, la liste des « commerces non essentiels » et devant donc rester fermés a de quoi laisser un goût amer à diverses professions ! Je ne saurais tout traiter ici mais j’évoquerai simplement deux cas : les bureaux de tabac qui restent ouverts (il est donc licite de s’empoisonner) et les librairies qui sont fermées (sauf à mettre en place des systèmes plus que compliqués de précommandes). Résultat : on peut acheter librement des livres à peu près partout sauf dans les librairies !…

Dans ces conditions, la lecture de l’article « essentiel » du dictionnaire Robert se montre féroce pour nos décideurs car il en ressort que fumer devient ce « qui est absolument nécessaire » ou ce « qui est le plus important » et s’oppose conséquemment à lire qui devient « inutile » ou « secondaire ».

Voilà qui en dit long sur le matérialisme qui nous gouverne ! Sans être croyant, je dois dire que je suis d’accord avec le Christ quand il proclame que « l’homme ne vit pas que de pain » : oublier à ce point que l’humanité a besoin de nourritures spirituelles et intellectuelles, c’est commettre une erreur dont il faut souhaiter qu’elle soit au plus vite réparée : en d’autres termes, il convient de laisser les libraires faire leur travail ; « dans le respect des gestes barrière », bien sûr.

Référence : Le Nouveau Petit Robert édition de 1993

 

Paru (au moins) dans le « courrier des lecteurs » de L’Orne Hebdo le 4 novembre 2020

dans le « courrier des lecteurs » de La Nouvelle République le 10 novembre 2020

 

 

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Annexe 5 :

(rédaction achevée le 20 février 2021)

 

COVID, GOUVERNANCE ET CACOPHONIE :

(par Rémy Gillet, professeur de Lettres à la retraite)

 

Début janvier : des variants du Covid font leur apparition un peu partout !… Et qui seraient plus contagieux !… Et aussi plus léthaux !… Et sur lesquels les vaccins seraient moins efficaces !… Bref, alors même que le phénomène n’a rien de nouveau (et qu’il ne soit pas intervenu plus tôt est d’ailleurs étonnant), on n’en finit pas d’affoler les populations ; et c’est à se demander si ce n’est pas là un mode de gouvernement.

Mais à trop souvent manier des « éléments de langage » et réfléchir à haute voix devant des micros, nos élites se prennent parfois les pieds dans le tapis : elles auraient là de quoi se remettre en cause !  Sans compter que les complotistes de tout bord en ont du grain à moudre !

Fin janvier-mi-février : une invraisemblable cacophonie s’est donc emparée des médias : mais à vrai dire, si certains d’entre eux en sont les coresponsables, beaucoup d’autres me semblent plutôt refléter les effets de la communication de nos gouvernants et conséquemment la frénésie de ces citoyens ou soi-disant tels qui se croient prioritaires : les effets de la pénurie sont une fois de plus révélateurs des égoïsmes bien compris ; et ceux-ci ont vite fait de se trouver de bonnes raisons de réclamer.

Cela étant les contorsions langagières sont parfois stupéfiantes : ainsi, le docteur Xavier Lescure, de l’hôpital Bichat, a défendu l’idée d’un « auto-confinement des personnes fragiles » (France Culture journal de 12H30 le 19 février). Ayant justement souligné que c’était pour les « protéger », il a ajouté sans rire : « mais il ne faut pas que les gens se sentent mis à l’écart »… Bref, si je résume : « vous êtes confinés mais pas mis à l’écart »… Comment des décideurs peuvent-ils croire qu’un tel discours soit audible ?

Mi-février : il n’empêche !… Voilà bientôt un an qu’on nous agite un chiffon rouge sous le nez ; et même si je dois reconnaitre que le Covid est plus grave qu’une simple grippe, consulter les dossiers de l’OMS devrait ramener nos décideurs de tout poil à un peu plus de raison : en un an, dans le monde, le Covid a fait 2,5 millions de victimes ; mais dans le même temps, la pollution de l’air en a fait 6,5 millions et le tabac 8 millions !… Question ; où est donc la mobilisation pour les fléaux les plus mortels ?

 

Paru (au moins) dans le « courrier des lecteurs » de L’Orne Hebdo le 24 février 2021

 

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Annexe 6 :

(rédaction achevée le 28 août 2021)

Environnement Nord Sarthe communique :

 

Non au « tourisme spatial » !

Dénonçons les nouveaux « monte en l’air » :

 

Le 11 juillet dernier, Richard Branson, patron de Virgin Galactic, fait un petit saut dans l’espace de 10 minutes (le voyage total est d’une heure environ, le propulse jusqu’à 100 km d’altitude ou presque et lui procure quelques minutes en état d’apesanteur)… Il brûle donc la politesse à Jeff Bezos, fondateur d’Amazon et patron de Blue Origin, qui ne réalise cet exploit (ou soi-disant tel) que le 20 juillet.

Résultat : voilà donc deux hommes qui, pour promouvoir le « tourisme spatial » et se faire plaisir, ont dégazé en moins d’une heure autant de CO2 que n’en dégaze le Français moyen en 6 mois (voire en un an, c’est selon les sources que nous avons pu consulter et selon les calculs).

Bref, au moment où l’urgence climatique vient d’être réaffirmée par les dernières conclusions du GIEC, au moment où l’on demande aux citoyens du monde de faire des efforts pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre, quelques très riches individus s’affranchissent allègrement de ces obligations pour s’envoyer en l’air… et en prétendant sans rire qu’ils font ainsi progresser le monde alors qu’ils cherchent d’abord à faire de l’argent, argent qu’ils détournent des buts que se donne non sans mal la collectivité !

Conclusion : quand on sait que le premier pour cent des hommes les plus riches dégaze deux fois plus de CO2 que la moitié la plus pauvre de l’humanité, il est permis de se poser des questions sur l’idée même de « tourisme spatial ».

Il est aussi permis de s’en indigner, tout simplement !

 

Paru (au moins) dans le « courrier des lecteurs » de L’Orne Hebdo le 1er septembre 2021

 

 

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Annexe 7 :

(rédaction achevée début décembre 2021)

Article proposé aux bulletins communaux de notre secteur (extraits) :

 

Au moment où notre association reçoit un don important du Crédit Agricole pour son engagement dans la défense de notre environnement, il faut bien dire que la COP 26 qui s’est tenue à Glasgow début novembre n’a pas réussi à convaincre !… Certes, on peut bien sûr noter quelques avancées : pour la première fois, les combustibles fossiles sont bel et bien montrés du doigt ; mais dans le même temps, les quelques contraintes qu’on se donne pour en réduire l’utilisation sont amoindries par de possibles exceptions !… Bref, alors que le GIEC souligne qu’on ne prend pas le chemin de limiter la hausse moyenne des températures à 1,5°C, les gros pollueurs refusent de voir les catastrophes qui s’accumulent sur la planète et particulièrement sur des régions qui, comme l’Afrique ou les petits états insulaires du Pacifique, ne sont guère responsables du changement climatique !

Ajoutons que nous pourrions exprimer la même déception par rapport à la nouvelle PAC que l’Europe vient d’adopter pour la période 2023-2028 : elle risque de mettre les états en concurrence ; et elle ne conditionne que 25% de ses versements au respect de critères environnementaux ! Cela veut dire que l’agro-chimie a encore de beaux jours devant elle !

Dans ces conditions, et en pensant à l’agroécologiste Pierre Rabhi qui vient de nous quitter début décembre, notre association ne peut que rappeler l’influence que nous pouvons avoir par nos actions individuelles ou collectives : en résistant aux sirènes du consumérisme ambiant dont les publicités nous inondent, nous pouvons contrôler nos consommations (d’électricité, de pétrole ou de viande) ; et c’est d’abord vrai pour les plus riches d’entre nous…

Paru dans plusieurs bulletins communaux

 

 

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Annexe 8 :

(rédaction achevée début janvier 2022)

 

Colère de citoyen 5 : peut-on le dire comme ça ?

(par Rémy Gillet, professeur de Lettres à la retraite)

 

Début janvier 2022 : depuis quelques jours, le nombre de nouveaux cas de Covid affole les compteurs : et crac !… Voici que le président Macron se laisse aller ! Alors que ses vœux aux Français avaient été plutôt consensuels (il y invitait, sans les stigmatiser, les non vaccinés à passer à l’action), son « envie de les emmerder » affichée le 4 janvier dans son interview aux lecteurs du Parisien est un coup de buzz pour le moins affligeant !…

Bref, revenant une fois de plus à sa conception verticale du pouvoir, il se met à regarder de haut ces individus rétifs à la vaccination et qui ne seraient même plus des citoyens à ses yeux ! C’est là un mépris qui n’est pas sans rappeler celui exprimé par le président Sarkozy dans son fameux « casse-toi pauv’ con » en 2008 !… Heureusement, comme la connerie est la chose du monde la mieux partagée, voilà-t-y pas que Valérie Pécresse s’y met à son tour en voulant « ressortir le karcher de la cave » ?…

Beaux exemples ! Et l’on s’étonne de voir la violence verbale triompher partout et même à l’école ?… Disons-le nettement : parler ainsi n’est pas à la hauteur de la fonction présidentielle, qu’on l’exerce ou qu’on y aspire !… Car pour nous, simples citoyens, de quelle aura un président ou une présidente pourra-t-il ou pourra-t-elle se prévaloir avec de tels propos ?… En d’autres termes, disons qu’on n’invite pas les citoyens à s’élever quand on s’abaisse ainsi à ce qu’on croit être leur niveau !

 

Paru (au moins) dans le « courrier des lecteurs » de L’Orne Hebdo le 12 janvier 2022

 

 

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Annexe 9 :

(rédaction achevée le 14 avril 2022)

 

Urgence climatique et 6ème extinction de masse : un thème

trop peu abordé dans la campagne des présidentielles :

par Rémy Gillet, citoyen

 

Le 6ème rapport du GIEC et le rapport « planète vivante 2020 » du WWF ont été sans appel : le réchauffement du climat devient problématique et la biodiversité a subi une chute de 68% en moyenne depuis 1970… Sont ici en cause la croissance de la population mondiale et l’augmentation de la consommation des individus.

Heureusement, des chercheurs de tous horizons se sont penchés sur le problème pour proposer des solutions qui visent à une décarbonation de nos activités d’ici 2050 et à une exploitation franchement raisonnée de la nature.

 

On aurait pu s’attendre à ce que les candidats à l’élection présidentielle abordent ces problèmes. Or la lecture de leurs professions de foi montre que ce n’est guère le cas :

– concernant l’expression « urgence climatique » ou assimilée, 4 candidats sur 12 l’utilisent et 2 y font simplement allusion ; et pour la biodiversité, ils sont 3 seulement à l’évoquer plus ou moins nettement ;

– quand il s’agit de sortir des énergies carbonées, ils sont 8 à vouloir s’y engager ; mais 5 d’entre eux proposent de baisser les taxes sur les produits pétroliers de façon uniforme, c’est à dire sans cibler les travailleurs qui en ont vraiment besoin : à la limite, c’est faire un cadeau aux riches possesseurs de 4×4 et c’est donc parfaitement contreproductif ;

– quant aux rapports du GIEC ou du WWF, personne ne les nomme !

 

Que les jeunes ne votent guère n’est donc pas étonnant ; car enfin, et alors qu’ils ont été nombreux dans les manifs pour le climat ces dernières années, ils peuvent vraiment avoir le sentiment que leur avenir à 20-30 ans n’intéresse pas les politiques…

La raison de ce peu d’intérêt pour le futur est sans doute à voir du côté des solutions à mettre en œuvre : elles ne sont pas tellement attractives vu qu’elles vont modifier en profondeur nos us et coutumes ! On sait ce qu’on risque de perdre, pas ce qu’on va trouver.

 

Les riches sont peut-être plus concernés que les classes populaires ; mais les conséquences des solutions proposées vont toucher tout le monde :

1) par le retour à une consommation de produits de saison : sauf en conserve, il faudra dire stop aux asperges ou aux fraises à Noël ; cela signifiera donc d’en finir avec les serres chauffées en hiver et avec les importations par fret aérien ;

2) par une nette diminution de notre consommation a) et de produits carnés (pour lutter contre les gaz à effet de serre mais aussi pour des raisons de santé publique) ; b) et de produits exotiques (en particulier tous ceux qui nous arrivent aujourd’hui par avion) ;

3) par la fin du « tout bagnole » : la planète n’ayant pas de quoi fournir les matériaux nécessaires à la fabrication massive de piles au lithium, il est illusoire de croire que la voiture électrique va purement et simplement remplacer la voiture thermique ; sur ce point, l’avenir sera nettement aux mobilités douces et aux transports en commun ;

4) par une forte réduction de nos déplacements de loisirs conçus pour 2-3 jours (du type fin de semaine au ski ou à la mer) ; c’est un corollaire du point précédent qui nous fera revenir d’une « bougeotte » pas forcément bien saine ;

5) par une forte baisse de nos déplacements aériens par courts et moyens courriers : sauf exceptions, les trajets de moins de 2500 km se feront par le rail…

 

Ce ne sont là que quelques exemples de ce qui nous attend dans le meilleur des cas ; et l’on sent bien que c’est invendable aux individus plus consommateurs que citoyens que nous sommes tous plus ou moins devenus : aiguillonné par la publicité, le consumérisme moderne pourrait bien être responsable de notre propre disparition : cela aurait mérité que les candidats à l’élection présidentielle en débattent !

 

Paru (au moins) dans le « courrier des lecteurs » de L’Orne Hebdo le 20 avril 2022

et en partie dans le « « courrier des lecteurs » d’OF le 19 avril 2022